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JEKYLL & HYDE |
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À 12 heures Tout le monde connait l'histoire du savant docteur Jekyll qui se transforme en monstrueux Monsieur Hyde.
Seul en scène, il est tour à tour les deux personnages avec une maestria confondante. Tout est soigneusement pensé : le décor-un assemblage de cages - les effets sonores et visuels, et surtout le texte- belle adaptation de Pascal Salaun - et son interprétation, la mise en scène précise et efficace . Le docteur Jekyll , est un scientifique, obsédé par une idée : arriver à dissocier le bien et le mal qui coexistent au sein de tout individu. Pierre Azéma lui prête sa haute stature et son allure de dandy. Au fil du spectacle, ce n'est pas tant sa métamorphose en Monsieur Hyde, par ailleurs extrêmement bien suggérée - mais je n'en dirai pas plus afin de laisser la surprise au spectateur - que la transformation du docteur Jekyll lui-même qui est véritablement fascinante : l'homme sûr de lui va d'abord se réjouir de la venue de son double qui ne connaît pas de limites, sorte d'enfant gâté que ne retient aucun des codes de la vie en société. Mais peu à peu, il se rend compte avec horreur que cette face sombre de lui-même devenue un véritable monstre lui échappe et va prendre le dessus. On va le voir se tasser sur lui-même et peu à peu perdre de sa superbe et de ses certitudes, gagné par l'horreur et l'angoisse de l'avenir qui se dessine. C'est tout le talent du comédien de nous faire suivre cette prise de conscience et de nous faire partager ses tourments jusqu'à l'ultime confrontation-mise en scène particulièrement impressionnante d'une précision extrême-, dans un combat sans merci qui laisse le spectateur « scotché ». Du travail d'orfèvre. Assurément un des spectacles à ne pas manquer au festival.
Nicole Bourbon
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Pierre Azéma en propose ici une version surprenante et très intéressante.