Le OFF est le festival de tous les superlatifs
26 régions de France et 20 pays étrangers installent dans 116 lieux 969 compagnies qui ont présenté 1143 spectacles pour un total cumulé d'un peu plus de 26.000 représentations. 93 compagnies étrangères. 147 spectacles jeune public. 144 spectacles d'humour de café-théâtres et de boulevards. Près de 870 auteurs du 20ème siècle. 60 rencontres, débats, expositions, dans le Village du OFF, des dizaines dans les autres lieux.
3593 professionnels étaient présents cette année dont 369 étrangers se répartissant comme suit : 1453 programmateurs, 1316 prescripteurs, 529 journalistes, 295 Institutionnels.
L'année dernière ils étaient 3003 soit une augmentation de plus de 19%.
Il est temps de tirer la leçon de ces chiffres chaque année en hausse. Le OFF n'est pas une foire et c'est davantage qu'un marché du théâtre : c'est un phénomène de société. Quarante-cinq ans après le geste fondateur d'André Benedetto, le OFF a démontré qu'il répond à une irrésistible nécessité. Traversant crises et métamorphoses, cet évènement en évolution constante capable de réunir plus de 7000 membres d'équipes artistiques de toutes disciplines, et de générer chaque
jour plusieurs
dizaines de milliers d'entrées, ne peut puiser sa vitalité qu'à des sources très profondes. Il pose directement la question de la relation entre les populations de notre pays, les spectacles qui les représentent, les imaginaires qui les traversent, les créateurs qui leur donnent incarnation. Par suite de cette proximité entre la société « ordinaire » et les artistes, le OFF, est devenu le plus important festival de création contemporaine, et aussi un lieu de libres débats, où le public vient s'exprimer, au risque
de la maladresse, et non pour recevoir passivement une parole magistrale.
Ce public est en constante augmentation. Cette année 48.000 cartes OFF ont été vendues, soit exactement 20% de plus que l'année dernière. Selon nos enquêtes, ces abonnés restent 4 jours et voient 4 pièces par jour. Cela donne 120.000 entrées de plus cette année.
Ce public ne se noie pas dans la profusion de l'offre. Le programme du OFF et le site remplissent à plein leur rôle. Pendant la durée du festival, notre site, www.avignonleoff.com a reçu en moyenne près de 10 000 visiteurs par jour. Chaque visiteur consulte en moyenne 20 pages. Soit plus de 4 000 000 de pages lues, pour la seule durée du festival, depuis l'ensemble de la France et à l'étranger. Le public sait donc se saisir de nos moyens d'information et en tirer
profit pour préparer
son festival. Il sait aussi que nous lui proposons des espaces de débats, où chaque année nous innovons pour non seulement aller à sa rencontre, mais surtout trouver les moyens de lui donner la parole.
A la zone liminaire entre société civile et république des arts, entre formation et professionnalisation, entre loisir de masse et éducation populaire, le OFF est le ferment d'où peuvent surgir les éléments d'une vision renouvelée de la démocratisation culturelle : nous le croyons avec force.
Les politiques le comprennent. Pour la première fois un ministre de la Culture, Frédéric Mitterand, a ouvert le OFF. Ce geste de reconnaissance adressée au peuple des artistes mérite d'être souligné. Manuel Valls, Martine Aubry, nous ont honorés de leur visite. Arnaud Montebourg a souhaité organiser impromptu un débat. François Hollande a passé presque une journée dans le village du OFF, dans notre festival, pour y dialoguer directement et librement avec des artistes,
jeunes et
moins jeunes et des spectateurs autour du futur de la politique culturelle.
Sans doute ces visiteurs ne pouvaient manquer le rendez-vous du OFF en cette année pré-électorale. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucun homme politique ne s'y était jamais senti obligé. C'est donc bien que quelque chose a changé.
Depuis fin 2007, en réunissant plus de trois cents professionnels lors des premiers Etats Généraux du OFF, nous avons agi pour favoriser une prise de conscience générale des enjeux dont ce rassemblement unique en son genre est le porteur. Quatre ans plus tard, ce festival dont Alain Léonard nous a fait l'amitié d'être l'invité d'honneur, montre que nous avons fait la première partie du chemin, et que nos convictions étaient fondées. Répétons-les. Ce grand marché du spectacle
vivant
est aussi une zone temporaire de démocratie directe et de palabre culturel et social : lieu majeur de la diffusion culturelle, le OFF est également un phénomène sociétal. L'accompagner efficacement suppose de prendre en compte les aspirations plus ou moins conscientes qui le rendent si vivace. Le champ traditionnel d'action des politiques culturelles ne peut pas les circonscrire.
Le travail accompli par les administrateurs bénévoles d'Avignon Festival & Compagnies a porté ses fruits. Nous avons mis en place un ensemble d'actions qui vont bien au-delà de l'édition d'un programme : communication indépendante et nationale, partenariats forts, accréditation et traçage des professionnels, développements des publics, mise en réseau à l'international, fonds de soutien aux compagnies, espaces de débats publics et critiques. Cette plate-forme désormais
rodée doit
nous permettre d'aller plus loin.
Nous avons donc demandé au Ministre de la Culture d'organisation sous l'égide de son Ministère une table ronde à Avignon : sur le OFF SEUL. Les questions et les pistes ne manquent pas. Phénomène majeur de la vie du spectacle en France, le OFF doit continuer son essor, et prendre sa pleine part dans la réinvention des politiques culturelles. C'est ce à quoi Avignon Festival & Compagnies s'engage pour les années qui viennent.
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