Théâtre 71
3 place du 11 novembre
92240 Malakoff
Tel  01 55 48 91 00

Jusqu'au 30 novembre
Mardi, vendedi 20h30 | mercredi, jeudi, samedi 19h30 | dimanche 16h

Photo © Pierre Grosbois

Quel spectacle ! Si cruellement drôle, si dramatiquement joyeux, si humoristiquement pathétique !

Un spectacle bouleversant, dérangeant, d’une force implacable qui fait rire en même temps qu’il horrifie.

Un spectacle qui allie un texte subtilement éprouvant, une mise en scène et une scénographie brillantes, une interprétation de haut vol.

Un spectacle enfin dont on sort secoué, lessivé, presque honteux face à ce miroir qui nous est ici tendu, dans lequel se reflètent tous les maux de notre société du paraître, si actuel alors qu’il a été écrit en 1938 !

Dans un décor très design, s’ébat toute une cour moderne, riche et désœuvrée, tuant le temps comme elle peut, jusqu’à l’apparition d’une jeune femme « laide, mollassonne et mutique », petit grain de sable qui va faire voler cette belle machine en éclats.

Car le prince qui s’ennuie va décider par jeu de l’épouser. Et cette petite jeune femme insignifiante va d’abord surprendre tout ce joli monde policé puis l’agacer, l’énerver, jusqu’à faire surgir de vieux et pas très jolis souvenirs enfouis.

Et provoquer la mise à mort de la provocatrice.

Dans ce rôle ingrat et difficile, Marie Remond fait merveille, petit bout de femme mal fagotée, sans parler, avec une grande économie de moyens, elle impose avec une présence étonnante et bouleversante cette tête à claques martyrisée.

Face à elle, Thomas Gonzalès campe avec une force sauvage un prince halluciné et hallucinant.

Le couple royal est tout aussi étonnant, Alain Fromager, roi inconscient et pervers et Hélène Alexandridis, superbe reine époustouflante dans une scène de folie très shakespearienne incarnent avec brio cette montée en puissance des sentiments, accompagnés par un chambellan au cynisme assumé, interprété par un Jacques Verzier, suprêmement élégant et distingué cachant dans son costume trois pièces toute son immoralité.

Une pièce qui sous des dehors comiques amène nombre de réflexions, du spectacle intelligent, à ne pas rater d’autant que le Théâtre 71 est finalement très facilement accessible car à quelques pas d’une station de métro.

Nicole Bourbon

Yvonne, princesse de Bourgogne

De  Witold Gombrowicz 
Mise en scène Jacques Vincey 
Texte français Constantin Jelenski et Geneviève Serreau (Ed. Gallimard) 

avec :
Hélène Alexandridis La Reine Marguerite
Miglé Berekaité* Dame 1
Clément Bertonneau* Cyrille
Alain Fromager Le Roi Ignace
Thomas Gonzalez  Le prince Philippe
Delphine Meilland* Dame 2
Blaise Pettebone* Innocent
Nelly Pulicani* Isabelle
Marie Rémond Yvonne
 Brice Trinel Valentin
Jacques Verzier Le Chambellan 
* comédiens du Jeune Théâtre en Région centre

Dramaturgie Vanasay Khamphommala 
Scénographie Mathieu Lorry-Dupuy 
Lumières Marie-Christine Soma 
Assistant lumières Éric Corlay 
Musique et sons Alexandre Meyer et Frédéric Minière 
Costumes Axel Aust 
Assistante costumes Camille Pénager 
Maquillage et perruques Cécile Kretschmar 
Assistanat à la mise en scène Blaise Pettebone 
Conseil gestuel Daniel Larrieu 

Équipe technique en tournée : 
Régie plateau Brice Trinel 
Régie son Alexandre Hulak ou Frédéric Minière
Régie lumières Diane Guérin 
Habilleuse Odile Crétault