Théâtre de la Tempête
Route Du Champ de Manœuvre
75012 Paris
Tel : 01 43 28 36 36

Jusqu’au 7 juin 2015
du mardi au samedi 20h30
Dimanche 16h30.

 

Photo Timothée Taupin

Pièce étrange, fragmentaire, Woyzeck nous raconte, sous la plume d’un écrivain mort à 23 ans, le destin d’un homme, d’un soldat qui revient de la guerre, abattu, diminué. Il a une femme, Marie et un fils. Il est encore sous la coupe de son capitaine. Il souffre d’hallucinations auditives. Et voilà que la jalousie s’immisce à son tour dans sa tête. Mais de façon excessive. Maladive. Avec ce que cela implique de désespoir et, pour finir, de violence.

Woyzeck est dans la plus extrême détresse sociale. Moqué par les uns, grugé par les autres, il tente de survivre. C’est donc le déterminisme social et les rapports de domination que la pièce ausculte.

Pour le jeune metteur en scène (et interprète) Ismaël Tifouche Nieto, « Espace et temps sont modifiés, troublés par la porosité : (…) la relation entre scène salle s’en trouve modifiée. »

Du coup, le spectacle débute par une sorte de parade foraine qui, disons-le, n’ajoute pas grand-chose au propos. Puis, une fois les spectateurs assis, la pièce commence derrière (c’est une mode) un rideau transparent. Ce rideau avance et recule, isolant les comédiens ou les laissant au contact du public. Soit. On veut bien comprendre ce que cela suggère.

Le meilleur est ailleurs, dans le traitement que le metteur en scène fait subir à la pièce : de courtes scènes denses et tendues, des trouvailles visuelles et des éclairages soignés. Pauline Caupenne est rayonnante dans le rôle de Marie. Belles prestations de Boris Terral en Capitaine et de Simon-Pierre Ramon en docteur. Ismaël Tifouche Nieto (Woyzeck) est miné de l’intérieur. Il est touchant et emporte toute la distribution dans la vertigineuse chute de Woyzeck, l’homme à qui la nature parlait.

Gérard Noël

 

Woyzeck

Adaptation et mise en scène : Ismaël Tifouche Nieto.

Avec : Caterina Barone, Pauline Caupenne, rebecca Goldblat, Raphaël Goldman, Simon-Pierre Ramon, Boris Terral et Ismaël Tifouche Nieto.

Scénographie : Gala Ognibene, Guillemine Burin des Roziers.
Lumières/vidéo : Benjamin Nesme.
Son : Clément Aubry.
Costumes : Emma Bursztejn.
Assistants à la mise en scène : Camille Chanel, Raphaël Goldman.
Régie : Gilles David, Yann Nédélec