VIE ET MORT D’UN CHIEN
Théâtre de la Tempête Salle Copi
Cartoucherie
Rte du Champ-de-Manœuvre
75012 Paris
01 43 28 36 36
Jusqu'au 20 octobre
Du mardi au samedi 20h30
Dimanche 16h30
En 2015, le frère de Jean Bechetoille s’est fait renverser par une voiture sur une autoroute en Isère. Sa mort reste mystérieuse. Dans Vie et mort d’un chien, il décrit son propre parcours pour appréhender cette mort et tisse des liens avec le personnage shakespearien, Hamlet.
Elseneur, au Danemark. L’histoire commence par le cri du petit frère qui hurle la mort du grand frère. Celui qui est mort souffrait de la maladie des nerfs, il était dit schizophrène. Sans ordre chronologique, au plus près de la temporalité du traumatisme, les spectateurs suivent les méandres du petit frère qui cherche à comprendre sa mort. La famille est composée de trois enfants et de deux parents aimants, dépassés. Chacun souhaite partir, trouver une échappatoire. La maladie du frère a gangréné cette famille qui retient son souffle, au bord de la crise nerveuse.
L’écriture est loufoque. Elle tord la réalité pour la rendre absurde. L’impuissance du malade et des accompagnants ne peut être soignée par les mots qui ont la seule vertu d’apaiser. L’incarnation humaine du chien nous force à changer de paradigme, à accepter l’existence du personnage. Les fantômes du frère nous effleurent et font émerger un état incertain, dérangeant, dans lequel est coincé le personnage. Cette écriture difficile à jouer peine à être incarnée par les comédiens qui ont un jeu inégal. William Lebghil ne nous emporte pas, le personnage semble être loin de lui. Il rend le personnage presque passif alors que nous le suivons dans sa quête de sens. Toutefois, nous devons louer l’incroyable performance de Romain Francisco, tour à tour, prêtre, chien et gourou de développement personnel.
Vie et mort d’un chien ne nous étreint pas ou peu. Quel difficile exercice !
Alexandra Diaz
Vie et mort d’un chien
Avec Alice Allwright, Guarani Feitosa, Romain Francisco, William Lebghil, Laurent Lévy, Nadine Marcovici
Scénographie Caroline Frachet
Lumières Vera Martins
Costumes Gaïssiry Sall
Vidéo Dimitri Klockenbring, Antoine Rosenfeld
Collaboration artistique Guillaume Gras
Production La compagnie du 1er août
Mis en ligne le 28 septembre 2019