VATERLAND, LE PAYS DU PÈRE

Au Théâtre de l'Aquarium, La Cartoucherie
route du Champ-de-Manœuvre
75012 – PARIS
01 43 74 72 74

Jusqu'au 16 mars 2014.
Du mardi au samedi à 20h30, dimanche à 16h.

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Mis en ligne le 2 mars 2014

Vaterland

Il s'agit d'une sorte de retour aux sources puisque « Vaterland » avait été créé en 1983 au théâtre de la Tempête. Le texte de Wenzel et Bloch est un texte littéraire, encore une fois. Si on peut être ému voire interpelé par cette quête du père, il n'en demeure pas moins que l'adaptation pose problème : il y a un travail de dramaturgie, mais on aurait pu élaguer davantage ce texte long, un peu répétitif vers la fin. Jean-Paul Wenzel n'est pas le Graham Green du « Troisième homme ». Il n'est pas non plus Patrick Modiano. Auteur reconnu de « Loin d'Hagondange », il propose ici un texte écrit efficacement, peut-être plus fait pour être lu que dit par des comédiens qui se confient, de façon artificielle, au public.

Résumons : En 1944, à Saint-Étienne, Wilhelm, un soldat de la Wehrmacht se querelle avec un jeune français et finit par le tuer. Plus intéressant, il se débarrasse de sa propre identité (devenue inacceptable ?) en défigurant le mort et en prenant son identité. Le Français, Louis Duteil avait une fiancée, Odette. Le frère de Louis va mener une enquête pour retrouver le responsable. En 1982, à l'occasion d'un voyage en Allemagne (pour un concert) le fils de Wilhelm et Odette, va chercher, lui aussi, à retrouver cet homme, puisqu'il a été mis au courant, au final, du changement de nom de son père. La pièce nous propose un cheminement sophistiqué, un montage entre les deux enquêtes (ou quêtes ?) les trois, plutôt, puisque Odette elle-même va venir en Allemagne et croiser, d'ailleurs, son beau-frère.

La mise en scène semble avoir misé sur la recherche du réalisme : nous avons donc droit à une bande son travaillée, à des projections sur le fond de scène. En même temps, à mesure que se déroule la pièce, les personnages se croisent de plus en plus et la scène est utilisée de façon plus intéressante : profondeur, existence de décors suggérés, projections d'images stylisées, comme des éclats de lumières ou bien une simple maison, dans un cadre rétréci. Et c'est là, dans cette deuxième partie, que nous sommes vraiment touchés par ce qui se passe. Il y a bien sûr la force du questionnement : le jeune homme va-t-il ou non retrouver son père et, alors, que se passera-t-il ? Beaucoup de choses passant déjà dans le texte, le spectacle gagne à suggérer plutôt qu'à montrer. Certaines images sont fortes et fonctionnent. Les comédiens sont tous très bons : Nathan Gabily est Jean, le fils. Il emporte l'adhésion par sa fragilité et son côté un peu dézingué de rocker. La palme revient (malgré le talent de Maxime Le Gall et Cécile Gérard) à Martin Kipfer, énigmatique et parfois glaçant.

Gérard Noël

 

 

Vaterland, le pays du père

De J.P Wenzel et B. Bloch.
 Adaptation et mise en scène : Cécile Backès.

Avec : Nathan Gabily, Cécile Gérard, Martin Kipfer et Maxile Le Gall.
Avec les voix off de : Andrea Schiffer et Jutta Wernicke, Nathalie Lojek, Slimane Yefsah, Richard Sammel, Igor Mendjisky, Anne Canovas, Werner Kolk, Frédéric Schulz-Richard, Olivier Bernaux.

Assistante à la mise en scène : Cécile Zanibelli.
Scénographie : Antoine Franchet.
Réalisation des images : Simon Backès.
Conseiller artistique germanophone : Andrea Schieffer.
Création son et vidéo : Juliette Galamez assistée de Stéphan Faerber.
Lumières : Pierre Peyronnet.
Régie générale et régie lumières : Frédérique Steiner-Sarrieux.
Costumes : Céline Marin.

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