URSS 1970
Théâtre Déjazet
41, boulevard du Temple
75003 Paris
01 48 87 52 55
Jusqu’au 29 décembre 2018
Du mardi au samedi à 19h matinées le samedi à 14h
Cette pièce, véritable témoignage de l’époque soviétique des années 1970, nous invite sans fard dans une kommunalka, un appartement communautaire, un lieu de vie partagée à plusieurs familles où la promiscuité est de règle.
Les acteurs de cet endroit sont des gens simples prisonniers de la dictature de la grande Russie avec leurs envies d’un monde meilleur pour les uns et l’endoctrinement pour les autres. C’est le cas de la famille Papova qui partage l’appartement avec Ivan Ivanovitch, un camarade communiste, volontiers espion du KGB et qui prend un plaisir malsain à épier Lena enceinte de Youri, un jeune intellectuel juif qui rêvent de fuir vers l’Amérique et Olga la mère, déchirée entre l’envie d’aider sa fille et la peur panique de l’inconnu. Malgré une cohabitation plus ou moins cordiale, l’atmosphère est lourde, sombre, sans avenir et pourtant ce couple va tenter leur rêve d’exil.
Un narrateur fait le déroulé historique de l’époque avec foule de détails comme les files d’attente interminables devant des magasins vides de tout produit de base, l’acharnement du KGB contre la communauté juive, les tracasseries administratives et installe tableau par tableau l’histoire de ces gens ordinaires. Le décor est pauvre comme leurs vies avec en point d’orgue, l’indispensable portait de Brejnev croulant sous le poids de ses médailles. Un guitariste accompagne l’ensemble de ces moments de vie où la musique russe est omniprésente donnant à ce drame des envolées poétiques.
C’est très bien fait, la mise en scène est inventive, les comédiens sont tous parfait et le narrateur amène quelques rires qui détend une peu une salle accrochée à ce contre la montre vers la liberté au pays des soviets.
Patrick Rouet
URSS 1970
Conception et mise en scène : Macha Orlova
Avec : Viviane Jauffret, Jérome Rodrigues, Marie Céolin, Didier Forest, Victor Bas, Macha Orlova, Amélie Chauveau, Jean-Luc Gérard (guitare).
Décors : Philippe Varache
Lumières : Philippe Baucoiran
Mis en ligne le 5 décembre 2018