URFAUST
Théâtre de la Tempête (Salle Copi)
Cartoucherie
Route du Champ-de-Manoeuvre
75012 Paris
Tél: 01 43 28 36 36
Jusqu’au 5 février 2017
du mardi au samedi à 20h30
dimanche à 16h30.
Urfaust, aussi nommé « Faust originaire », serait une première version, sous forme de fragments du Faust qui verra le jour trente ans plus tard. Goethe, de toute façon, a été fasciné par cette légende qui l’occupa de nombreuses années. Ici, règne une grande liberté : l’aspect « pacte avec le diable », n’existe pas. Faust, savant qui a tout lu, tout étudié, tout retenu, mais en doutant… souhaite se tourner vers la magie. Invoqué, un diable surgit. Il va jouer le rôle d’inspirateur, voire de facilitateur dans la quête de Faust, tombé amoureux de la jeune Marguerite. Il faut voir comment elle est présentée, fille de la campagne, très réservée, pas du tout réceptive à la cour que peut lui faire Faust. Et elle est pauvre. « Dans cette pauvreté, que de plénitude ! » lance Faust. Donc, Méphisto et le savant copinent, l’un servant l’autre. Enfin Marguerite et Faust (Henri) se rapprochent. Tout cela finira très mal.
La liberté que s’octroie Goethe, elle est dans le contrepoint apporté par les jeunes soiffards, par le plaisir qu’il prend à faire disserter philosophiquement ses personnages, dans le traitement minimaliste qu’il fait de la captivité de Marguerite ou du meurtre qu’ accomplit Faust. Cette liberté, cette inspiration enjouée, elle se retrouve dans la mise en scène, brillante et dans les décors qui se renouvellent. Un simple drap installe un lit, de gros tournesols piqués dans le sable, un jardin. Et les trappes et ouvertures par où passent les personnages, sont autant de surprises.
Le jeu des comédiens, souvent sur le fil, est bluffant : Marie Kauffmann est une Marguerite diaphane que menace la passion. Frédéric Cherboeuf joue Faust avec une sorte de dualité, celle du savant secoué par les sentiments, voire le désir. La palme revient à la composition efficace de Vincent Berger : il est un Faust jubilatoire, parfois claudiquant, parfois pas, multiple et railleur. Le tout donnant un spectacle fort et prenant à la fois.
Gérard Noël
Urfaust
Texte de Goethe.
Mise en scène : Gilles Bouillon.
Avec : Vncent Berger, Baptiste Chabauty, Frédéric Cherboeuf, Etienne Durot, Marie Kauffmann, Juliette Possonnier.
Dramaturgie : Bernard Pico.
Scénographie : Nathalie Holt.
Lumières : Marc Delamézière.
Musique : Alan Bruel.
Costumes : Hélène Kritikos.
Vidéo : Arthur Colignon.
Maquillage et coiffures : Eva Gorszczyk.
Collaboration artistique : Albane Aubry et Étienne Durot.
Peinture et sculpture : Thierry Dalat.
Fabrication de costumes : Anne Versel et Martine Houseaux.
Mis en ligne le 13 janvier 2017