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UNE VALISE POUR DEUX |
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Théâtre Les Déchargeurs
Quatre comédiens et comédiennes sur scène, un titre accrocheur, « une valise pour deux » et un jeune auteur peu connu, Martial Bléger : a priori, on se dit que le théâtre « Les Déchargeurs » joue son rôle. Il souhaite faire connaître des plumes neuves, un répertoire nouveau. Après un début sur les chapeaux de roue, deux personnages qui se disputent une valise à l'arrivée d'un vol, on attend la suite avec gourmandise. Surprise (qui n'en sera donc plus une pour les spectateurs qui auront lu ces lignes) cela s'arrête net. Et voilà une autre scène, d'autres personnages. Rendons hommage à l'auteur, il a de l'imagination. Il varie les problématiques, dont le point commun est cette fameuse valise du titre. Il fait exister, et comment, le hors scène. Surtout, et on ne peut qu'être gagné par son imaginaire, il a le talent de raconter des histoires, histoires simples, parfois tristes ou même poignantes. Une rupture, une drague qui échoue, un train que l'on ne prend pas. La mise en scène est sobre, épurée. Les comédiens se renouvellent (ils jouent, à quatre, tous les rôles) ils sont précis et inspirés. Suggérant sans charger des personnages aussi « marqués » qu'une ex-vedette de la télé, un lascar de banlieue, une femme de ménage ou bien encore une épouse meurtrière. Côté décor, c'est minimaliste mais fonctionnel : des cubes déplacés habilement qui évoquent des lieux différents, qu'il s'agisse du terminal d'un aéroport, d'une aire d'autoroute ou bien d'un quai de gare. Comme on le voit, le point commun, c'est la valise. Ou les valises. Parfois c'est direct et l'accessoire fait partie intégrante de la scène. D'autres fois, c'est plus secondaire. Martial Bléger ne fait pas l'intéressant : il est au service de ce qu'il raconte et ne cherche pas la vanne (sauf avec M. Machin et Mlle Chose !) En règle générale, Il ne court pas après l'effet. Celui-ci, s'il doit arriver, sera du, encore une fois à la situation et aux talent, bien sûr, des interprètes. Metteuse en scène et interprète, Françoise Kovacic est convaincante. Julie Macqueron se renouvelle avec talent. Leurs deux partenaires masculins ne sont pas en reste. La scène finale est forte et la complicité des deux hommes, palpable. Vraie pièce ou patchwork… là n'est pas l'important. On se prend, peu à peu, à ces micro- fictions. On y croit. On en redemande.
Gérard NOËL
Une valise pour deux texte de Martial Bléger Avec Éric Chantry, Sébastien Chosson, Françoise Kovacic, Julie Macqueron Lumières : Cyril Dergent
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