TOUT MOLIÈRE OU PRESQUE !

 

Théâtre du Ranelagh
5, rue des vignes
75016 Paris
01 42 88 64 44.

Jusqu’au 12 avril 2020
Du mercredi au samedi à 19h
matinée le dimanche à 17h.

 

Tout Molière ou presque ! loupe 

 

Molière est sans aucun doute le dramaturge le plus joué depuis des siècles sur toutes les scènes de France mais c’est aussi celui que l’on a le plus adapté, cuisiné, décortiqué, mangé à toutes les sauces et pas toujours avec bonheur.

Donc relever le pari fou de jouer toute l’œuvre de Molière en une heure peut paraître à première vue une mission impossible, voir même suicidaire.

Pourtant Vincent Caire a pris sa plus belle plume d’oie, enfin je l’espère et tel un chirurgien de l’écriture un peu démoniaque a composé une sorte de cocktail Moliéresque avec des pincées des plus belles répliques des quelques trente pièces que Jean-Baptiste Poquelin a écrit durant sa courte mais incroyable vie.

En partant de sa première œuvre, La Jalousie du Barbouillé ou Le Médecin volant selon les spécialistes, à sa dernière, le Malade imaginaire, l’adaptateur a échafaudé en s’appuyant sur une sorte de fil rouge, une histoire qui me semble d’ailleurs être très proche de celle de l’Avare où s’invitent tous ses personnages récurrents, portant haut les tirades, en vers ou en prose, des précieuses ridicules, des fourberies de Scapin, du Misanthrope et de Tartuffe parmi les plus célèbres et les plus reconnaissables. 

Le résultat est un peu fouillis, une sorte d’imbroglio pas toujours compréhensible dans le déroulé de ce spectacle. On crie et l’on s’agite souvent plus que l’on joue et le choix d’une forme commedia dell’arte laisse place aux lazzis parfois un peu étonnants si l’on s’attache au but premier de cette adaptation et à son côté pédagogique.

Molière dans ses créations avait l’habitude de faire bâtonner les valets, les fourbes, les avaricieux, et ceux qui le méritaient ou non, ce qui n’a pas échappé à l’auteur-metteur en scène qui use grandement et beaucoup trop de cette punition, dites, de la volée de coups de bâtons à bras raccourcis.

Néanmoins les trois comédiens maitrisent plutôt bien ce tourbillon fantasque ainsi que leurs nombreux changements de costumes, courent partout et mouillent allégrement le pourpoint sans jamais baisser le rythme. Quelques apartés au public et la fin de cette heure dix un peu étourdissante s’achève avec le regret de se dire : A-t-on vraiment assisté à un pot-pourri de l’œuvre complète de Molière.          

Patrick Rouet

 

Tout Molière ou presque !

Auteur et mise en scène : Vincent Caire d’après Molière

Avec Damien Coden ou Vincent Caire, Cédric Miele ou Alexandre Tourneur, Mathilde Puget ou Karine Tabet

Lumières : Valentin Tosani