« On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade. » Rimbaud

Ceux-là ont un peu plus de dix-sept, mais ils ont encore de l'amour, ce goût pour les élans éphémères, intenses et immédiats. Cela se passe maintenant, aujourd'hui : L'amour dans tous ses états au 21ième siècle.

Ce pourrait être : « Les jeux de l'amour et du hasard » nouvelle génération, faits d'incertitudes et  d'imprévisible.

Le hasard : Un soir Franck fouille son répertoire à la recherche d'une compagnie mais il s'embrouille et donne deux rendez-vous, l'un à Elsa, l'autre à Sophie puis il s'endort.

Le jeu : Garde-robe, panique, cœur qui bat chez les deux filles qui se préparent, séduction, attente, impatience. L'une, Sophie est raide-dingue de Franck, l'autre, Elsa, ne sait pas.

Et puis le hasard fait que Franck va finalement rencontrer Elsa, de là va naître quelque chose d'un peu plus viscéral qu'une amourette ou qu'une étreinte, quelque chose qui va les prendre aux tripes sans qu'ils s'y attendent, vertiges de l'amour comme disait Baschung.

Passion, séduction, sexe, attirances, trahisons, ruptures, réconciliations, tromperies, manipulations, vengeances, bassesses et vantardises, vents et soufflets, flagrant-délits, boulettes et méprises, et j'en passe… Tout y passe des affres, délires, douleurs, ivresses et plaisirs que provoquent immanquablement, la passion, l'amour, le désir.

Sur scène, ils sont quatre, deux garçons, deux filles. Ils s'aiment. Du moins, l'une aime l'un qui en aime une autre, tandis que l'autre aime la première sans être aimée d'elle. Bref, des croisements de sentiments et de désirs dans tous les sens.

Le ton de la pièce de Michel Lopez est vif, enlevé, bien écrit, rythmé. Elle est construite en scènes courtes qui s'enchaînent sans temps mort. Une scénographie ingénieuse permet de passer en un clin d'œil d'un appartement à un autre, d'une voiture à un train. Car on voyage beaucoup dans ce spectacle, de Deauville à la Méditerranée, et d'un appartement à un autre avec pour fil conducteur l'histoire d'amour entre Elsa et Franck, une histoire passionnelle qui dure quelques années, et qui durera peut-être encore au-delà de ces quelques années.

La mise en scène de Caroline Archambault et Michel Lopez apporte des trouvailles qui dynamisent encore le spectacle et exacerbent le comique des situations et des répliques.

Les quatre comédiennes et comédiens ont tous créé des personnages attachants qui sont portés par la démesure des sentiments ou des manques. Ils sont exubérants, drôles et touchants. Ils ne tombent pas dans la caricature extrême même dans l'exaltation la plus désespérée.  Il y a du doux-amer et du sucré salé dans ce cocktail d'amour et de ruptures. Avec une fin lucide et désespérée, un fond de gravité qui fait froid dans le dos, mais qui ne ferme pas totalement la porte à l'espoir.

Cette belle pièce doit partir à Avignon en finançant sa participation au festival par le système Kiss Kiss bank bank. Sûr qu'elle fera un beau succès sous le ciel bleu du Vaucluse.

Bruno Fougniès

 

Tous les m'aîmes !

Texte Michel Lopez
Mise en scène Caroline Archambault et Michel Lopez, lumière Tamara Herbaut

Avec Adelina Belgodère, Alice Gérard, Mathieu Bretaudeau ou Matthieu Remy, Harold Marquet ou Pascal Gentil