Tout l'univers de Ribes est dans ce théâtre sans animaux même si on en parle beaucoup. Chemins de traverse de l'absurde, de la tête hors des réalités, de la cocasserie, de la loufoquerie, d'un monde inventé. Cinq comédiens s'y promènent avec fantaisie et y installent ces huit contes basés sur le non-sens, huit fables en hommage à l'art du sursaut.

Porter une perruque Louis XV pour arrêter de fumer, la question de savoir pourquoi ne peint-on plus de carpes ? Un stylo à bille de quatre mètres et de cinq cent kilos qui atterrit un dimanche matin dans le salon d'une famille presque normale ; le père qui s'étonne du prénom de sa fille, le coiffeur qui se sent plus près du goéland que de l'humain, Bob et son goût très ambigu pour les présidents américains……Il faut le magnifique talent de ces comédiens avec un véritable coup de cœur pour Annie Gregorio pour que les situations dérapent comme elles le font, pour que les mots se réinventent, pour que les gens raisonnables s'envolent par des brèches fantasques et contournent la rigidité d'un langage quotidien.

Petits moments délicieux qui nous guident vers des endroits où cette drôle de réalité se déplace et glisse comme les décors de cette ville grise qui ne cesse de bouger durant tout le spectacle et qui fête à sa manière l'art du coq à l'âne.

Patrick Rouet

 

 

Théâtre sans animaux

Texte et mise en scène : Jean-Michel Ribes.

Avec : Caroline Arrouas, Annie Gregorio, Philippe Magnan, Christian Pereira, Marcel Philippot.

Scénographie : Audrey Vuong.
Costumes : Juliette Chanaud.