Théâtre de Belleville
94 Rue du Faubourg du Temple
75011 Paris
01 48 06 72 34

Jusqu’au 3 décembre
Du mercredi au samedi à 21h15
Dimanche 17h15

 

 

Il y a d’abord un vrai bonheur à voir représentés sur scène le petit monde des Verdurin, les rivalités mondaines qui les animent, les discussions snobs qu’ils affectionnent, les codes bourgeois qu’ils cultivent, et à entendre la petite sonate qui les émeut. Mais bien sûr, ce sont surtout les amours naissantes, puis finissantes, de Charles pour Odette qui font le charme d’Un amour de Swann. Dans l’adaptation qu’en propose Nicolas Kerszenbaum toutefois – qui n’a rien de scolaire, même si la trame de la narration proustienne est respectée –, Charles, c’est nous : les trois comédiens et les deux musiciens s’adressent directement au public qu’ils prennent pour Swann afin de mieux l’impliquer dans ce qui se passe sous ses yeux. Et il faut dire que Marik Renner, d’un érotisme torride quand elle n’est plus mutine, ne ménage pas sa peine pour aguicher les spectateurs et leur faire ressentir l’émoi de Charles. Les autres comédiens ne sont pas en reste, et particulièrement Sabrina Baldassarra qui campe une Mme Verdurin incroyablement juste et tout à fait savoureuse. Même si l’utilisation du micro ainsi que les ponctuations par les chansons et les dénonciations sociales ne s’imposaient peut-être pas, l’ensemble de cette production originale réussit son pari de nous embarquer dans un univers cohérent et finalement plus fidèle qu’il n’y paraît à l’œuvre originale.

Frédéric Manzini

 

Swann s'inclina poliment

D'après Marcel Proust  
Adaptation et mise en scène : Nicolas Kerszenbaum 
Assisté de : Gautier Boxebeld et Emmanuelle Peron
Conception musicale : Guillaume Léglise
Musiciens : Guillaume Léglise et Jérôme Castel
Création lumières : Nicolas Galland
Scénographie : Louise Sari
Régie générale et son : Laurent Legall

Avec : Sabrina Baldassarra, Marik Renner et (en alternance) Gautier Boxebeld ou Thomas Laroppe