SUITE 2806 |
Théâtre Daunou Une suite numéro 2806, un homme puissant, une femme de chambre. Bien sûr, cela parle à tout le monde. Mais la ressemblance s’arrête là. Ici, point de relation rapide, consentie ou non, mais un dialogue qui s’étire entre les deux protagonistes, dans ce qui voudrait être une joute verbale entre un homme de pouvoir, las et suicidaire et une employée d’hôtel manipulatrice. Le sujet aurait pu être intéressant sans cette référence explicite – d’autant que tout est fait pour accentuer la ressemblance physique avec les originaux – mais le tout semble avoir été écrit et répété à la va vite pour surfer sur la vague d’un fait divers qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Le texte se décline entre clichés et poncifs, la mise en scène laisse les comédiens abandonnés à eux même, ne sachant comment occuper l’espace. Les réparties se font attendre quand elles ne sont pas bredouillées, parsemées de liaisons incongrues, séparées par de longs silences pesants. Une petite heure passe ainsi et l’on rêve à ce que cela aurait pu être, une véritable réflexion sur l’exercice du pouvoir, sur la condition des femmes, sur l’exploitation des plus faibles.
Nicole Bourbon
Suite 2806, pièce de Guillaume Landrot Avec Eric Debrosse et Jelle Saminnadin Mise en scène Philippe Hersen
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