Comédie Nation
77 rue des Boulets
75011 PARIS
01 48 05 52 44

les 5 et 12 avril à 19h.

À Ecouen (95) Grange à Dîme, le 17 avril 2015 à 20h30

 

 

Après avoir plusieurs fois (et avec succès) joué en solo, André Salzet, s’adjoint un autre comédien, Laurent Caruana… ainsi qu’un(e) mandoliniste. Le propos : adapter quatre nouvelles de Maupassant, nouvelles qui ont trait, comme souvent chez cet auteur, à l’amour. Dans la première, un homme flâne sur les boulevards. Il se dirige ensuite vers un cimetière, où il fait la rencontre d’une jeune veuve. Et ce qui s’ensuit. Une histoire s’ébauche, qui s’interrompt assez vite. Et lorsque le narrateur retrouvera la dame, ce sera… mais n’en disons pas plus. Titre de la nouvelle : Les tombales. André Salzet y donne la mesure de son talent de comédien et de conteur.

Une autre histoire nous conte le délire d’un homme tombé fou amoureux d’une chevelure trouvée dans le tiroir d’une commode. Il s’y attache au point de la caresser, de l’emmener partout avec lui… C’est glaçant.

Laurent Caruana a en charge les deux autres nouvelles : l’une voit un homme se rappeler ses bonnes fortunes et surtout, celles qu’il n’a pas eues. Avec un simple portant tendu d’un rideau rouge, le comédien virevolte, nous faisant sentir les regrets d’une vie, et en particulier cette malheureuse histoire ressemblant fort à un fiasco.

Dans « L’épave », il nous entraîne cette fois du côté d’une marée montante et d’un bateau abandonné. Un voyageur s’y réfugie, rejoint par un vieil anglais et sa fille. Et les heures défilent. Ce qui s’élabore en désirs, en rêveries… partagées ou pas, est inouï. Maupassant a des accents d’un lyrisme extraordinaire pour nous faire partager les affres du voyageur… fort bien rendus par le comédien, soutenu ici, comme tout au long du spectacle par le son sautillant et joyeux de la mandoline. Habile contrepoint que cet instrument : elle évoque davantage Naples que la Normandie, mais elle trouve sa juste place dans le spectacle. Un rôle de commentateur, de pondérateur voir d’écho ricaneur.

Le tout est mené avec habileté et talent. Il est donc recommandé de profiter de ces « Rêves d’amour » pour revisiter son Maupassant. Et pour passer, tout simplement, une bonne soirée.

Gérard Noël

 

Rêves d’amour

Adaptation : André Salzet
Mise en scène : Gilbert Epron.

Avec : Laurent Caruana, André Salzet.
Mandolinistes : Florentino Calvo, Cécile Duvot.

Créateur lumières : Ydir Acef.
Régisseur : Nicolas Miravète.
Photo : Michel Paret.