Qui a peur des grands méchants contes ?

QUI A PEUR DES GRANDS MÉCHANTS CONTES ?

Théâtre 12
6, avenue Maurice Ravel
75012 PARIS.
01 44 75 60 31

Jusqu’au 11 octobre 2015
Du mardi au samedi à 20h30. Dimanche 15h30.

Si le titre rappelle une comptine fameuse… c’est tout l’univers des contes qui est mis à mal dans ce spectacle. À l’instar de Tex Avery, Patrick Valette, auteur et interprète sait mieux que personne à quel point l’univers des contes se prête à la parodie. Au détournement. Voilà donc, en scène, un illustre (?) devancier de Freud, le ci-devant docteur Éric Von Breuen. Attentif à la création de sa nouvelle approche psychologique, il va en voir de belles. Qu’on en juge : c’est d’abord Charles Perrault qui vient lui faire part de son problème, à savoir qu’il est envahi par ses personnages. Ils le hantent jour et nuit, dévorent ses pensées. Bref, une obsession ordinaire ! Ensuite arrive une jeune fille vêtue de rouge… le Petit Chaperon, bien sûr, qui se plaint du manque de Prince Charmant dans son conte. Ce qui va s’ensuivre, avec le psy, sera plus proche d’une page de Gotlib que de la stricte règle analytique. Mais Marie-Antoinette, n’est pas loin, qui met l’accent sur la beauté et ses éternelles interrogations. Scène plutôt bien menée, avec une marionnette figurant le miroir. Et voici le méchant….

La structure de la pièce, assez lâche, ménage des duos et seulement cela, ce qui nuit un peu au dynamisme. Reste qu’à la fin, ils sont trois, pour une séquence assez croquignolette. Chorégraphies, chansons (certains comédiens sont doués, d’autres, un peu moins), bref, tout a été réuni pour faire de ce spectacle une fête. Dans cette fête, Patrick Valette, auteur et interprète s’est gardé la part du lion ; ce n’est pas un mauvais calcul, tant il est juste, excentrique comme un convient, et qu’il mène rondement son affaire. Les quelques baisses de rythme du texte sont sauvés, et comment, par les autres comédiens : Dorothée Hardy, multiple et inspirée et Pascal Lewandowski, bluffant.

En bref un spectacle qu’on ne regrettera pas d’aller voir au théâtre 12, qu’on soit petit ou grand. Il faut juste se dépêcher, car le nombre de dates est compté !