PYGMALION

Théâtre 14
20 avenue Marc Sangnier
75014 Paris
01 45 45 49 77

Jusqu’au 27 février 2016
Mardi, vendredi et samedi à 20h30
mercredi et jeudi à 19h
matinée samedi à 16h

 

loupe photo © LOT

Nous sommes visiblement à la moitié du siècle dernier. Des spectateurs chics et maniérés sortent tout juste du cinéma London Astoria. Eliza Doolittle, jeune et pauvre vendeuse de bonbons et cigarettes vocifère et virevolte, s’évertuant à vendre sa marchandise à tout prix. Son accent des bas quartiers à couper au couteau attire l’attention de deux gentlemen qui s’avèrent être des experts de la diction : Henry Higgins est professeur de phonétique et le colonel Pickering est spécialiste en dialectes. Ils décident alors de faire un pari fou, celui d’éduquer Eliza : de transformer totalement, en l’espace d'à peine six mois, sa façon de parler, son horrible accent, sa manière de se tenir, de telle sorte qu'elle puisse passer pour une véritable duchesse dans les soirées de la haute société. La jeune femme, qui a été mise à la porte par son père éboueur, se prête au jeu. Elle est sincère et lucide dans son ignorance, elle veut devenir une dame pour avoir un vrai travail et un avenir. Mais ce n’est pas gagné… comment vont-ils faire ? Vont-ils réussir ? Et surtout que va-t-il se passer à l’issue de ces six mois fatidiques ?

Aucune fausse note, les comédiens gardent le rythme et nous régalent avec leur humour élégant, leur assurance, leur finesse. Le casting est parfait, ils sont merveilleusement moulés dans leurs rôles. Lorie, qui fait ses premiers pas au théâtre, n’est pas en reste, elle a visiblement bien travaillé et s’en sort haut la main. Elle est tout aussi craquante avec sa gouaille en haillons, qu’émouvante en tenue de princesse style Cendrillon après le bal ! Puis elle chante, elle danse, elle sait faire le show. Nous l’aurions peut-être juste voulu aussi un peu plus "tigresse sauvage" dans ses moments de rébellion face à Higgins…

Quant à la mise en scène, elle est millimétrée, les détails sont soignés, rien n’est laissé au hasard, le moteur tourne, et tourne bien ! En transposant l’action à une époque plus moderne, plus glamour, la pièce nous apparaît sublimée sous les feux des projections Cinémascope, avec en background sur l’écran le passage obligé en Technicolor. Les clins d’œil à Hollywood sont espiègles et laissent deviner en filigrane un bel hommage à l’inoubliable Audrey Hepburn dans le mythique My Fair Lady.

Quel spectacle complet et de haut niveau ! Nous repartons avec le sourire et la satisfaction d’avoir passé une délicieuse soirée.

Luana Kim

 

Pygmalion

de Bernard Shaw
Traduction et Adaptation : Stéphane Laporte
Mise en scène : Ned Grujic
Assistante à la mise en scène : Sonia Sariel

Avec : Lorie Pester, Sonia Vollereaux, Benjamin Egner, Jean-Marie Lecoq, Philippe Colin, Claire Mirande, Emmanuel Suarez, Cécile Beaudoux

Décors : Danièle Rozier
Costumes : Virginie Houdinière
Lumières : Antonio De Carvalho
Musique : Raphaël Sanchez
Maquillages et coiffures : Solange Beauvineau
Réalisation vidéo : Sylvain Le Crom et Guillaume Carrier

 

Mis en ligne le 21 janvier 2016