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PROMESSES - Cabaret Hanokh Levin |
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Théâtre de l'Opprimé
Il n'y a pas une minute à perdre. Si vous aimez l'humour, la tendresse et l'humanité dans ce qu'elle a d'absurde et d'excessif, allez-y. Cela se passe au théâtre de l'Opprimé pendant encore quelques soirs mais ce spectacle poursuivra sa route longtemps et partout sans aucun doute. Il s'agit d'une galerie de portraits sous forme de sketches qui s'organise dans l'univers d'un cabaret. De ces cabarets itinérants riches de leurs tréteaux de bois, de leurs rideaux rouges et de leurs miroirs de maquillage encadrés d'ampoules. Une série de personnages attifés de costumes, de perruques et de masques grotesques vont les uns après les autres se rencontrer sous nos yeux. Car l'unité de ce spectacle tient à cela, la rencontre avec l'autre, sous-tendue par la peur de l'autre et le besoin de l'autre. Les personnages d'Hanokh Levin ont tous une sorte de fatalité de bonheur qui les porte et qui dirige leurs actes. Rien ne fera faiblir leur besoin d'espérer, et s'il faut espérer toute sa vie, s'il faut se plaindre toute sa vie, ce sera cet espoir ou cette plainte qui sera la source même de leurs joies. Le but du voyage n'est pas la destination, c'est le voyage. Ils ont aussi une sorte de lucidité tragique, une conscience métaphysique qui les protège des misères de l'existence et des déceptions. Et cela les rend si drôles, si touchants, si fragiles. Hanokh Levin trempe sa plume dans son cœur blessé pour décrire avec une extraordinaire jubilation ce besoin d'existence, ce besoin d'affection, ce besoin de consolation des hommes et des femmes du quotidien : c'est ce qui rend ses personnages si vivants. La mise en scène de Guy Freixe magnifie encore plus le côté fabuleux de ces personnages. Les changements se font à vue derrière de gigantesques miroirs de maquillage, les saynètes s'enchaînent sans heurt grâce à la présence sur scène d'un musicien (Franck Seguy) dont les doigts voltigent tour à tour sur une clarinette, un accordéon ou un piano pour lancer des airs pleins de grave gaieté (composition musicale de Bruno Girard), les tréteaux tournoient et virevoltent comme dans une valse folle pour les changement d'univers. Tout cela est servi par une lumière très belle et précise (Pierre Peronnet), des costumes superbes (Peggy Housset), des masques surprenants (Francis Debayre), des maquillages détonnants (Francine Thekal), bref par tout une équipe qui semble avoir mis tout son potentiel créatif au service du spectacle. Quant aux comédiens, ils sont tous les quatre magnifiques, énergiques, drôles et puissants : Raphaël Almosni, Manon Andersen, Claude Barichasse et Véronic Joly, merci pour votre art et votre infinie générosité. Alors si vous avez envie de pleurer de bonheur, courez-y. C'est grand, c'est grandiose, c'est un spectacle pour des rois. C'est ainsi que l'on se sent à la fin de ce spectacle, un roi.
Bruno Fougniès
Promesses Auteur Hanokh LEVIN, traduction Laurence SENDROWICZ, recueils Que d'espoir ! et Douce vengeance et autres sketches éditions Théâtrales Mise en scène Guy FREIXE Avec
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