PEGGY PICKIT VOIT LA FACE DE DIEU
La Manufacture des Abbesses
7 rue Véron
75018 Paris
01.42.33.42.03
Jusqu’au 25 juin 2016.
Les jeudis, vendredis, samedis à 19h00
Deux couples se retrouvent. L’un médecin humanitaire, revient d’Afrique après six ans d’absence, l’autre vit dans son petit confort, maison, voiture, enfant.
Après les effusions des retrouvailles, très vite le malaise s’installe, incompréhensions et rancœurs vont vite mener le bal dans ces deux mondes aux choix différents.
Les mots se heurtent, accentués par des noirs, des gros plans de lumière sur les personnages quand ils se livrent à des apartés ou des retours en arrière dans un espace temps bouleversé, mêlant ce qui se dit et les pensées cachées.
Seul point commun, les désillusions et le désespoir deviennent tangibles, lorsque peu à peu le vernis se craquèle révélant les fissures, avec des mots qui reviennent comme un disque rayé. Un texte exigeant une grande maîtrise et une réelle virtuosité des quatre comédiens qui nous livrent là une prestation remarquable. Et qui nous jette à la face des questions que nous préférons ignorer : Que reste-t-il des élans de la jeunesse englués dans le quotidien quotidien, de l’amour banalisé par la routine, des rêves humanitaires face au sida et à la folie des hommes ?
La mise en scène au cordeau de Mitch Hooper nous propulse véritablement dans cet univers désolé où rien ne semble pouvoir sauver notre vieux monde occidental à bout de souffle, impuissant face aux monstres qui le dévorent.
Nicole Bourbon
Peggy Pickit voit la face de dieu
De Roland Schimmelpfennig
Traduction et adaptation de Patricia Thibault
Mise en scène Mitch Hooper
Avec Xavier Béja, David Nathanson, Patricia Thibault et Sophie Vonlanthen.
Scénographie et costumes de Philippe Varache
Lumière de Patrice Lecadre
Musique, son et vidéo de Frédric Bures et Aurélien Martinet
Mis en ligne le 17 juin 2016