Théâtre de Paris
15 Rue Blanche
75009 Paris
01 48 74 25 37

Jusqu’au 5 janvier 2020
Du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 15h30

 

 

Dans les années 1980, c’était un OVNI télévisuel : une seule saison qui réunissait acteurs célèbres et comédiens en devenir, six épisodes seulement, mais une audace et une inventivité qui connurent un succès aussi retentissant que fulgurant. Et qui a profondément marqué son époque.

Trente ans plus tard, à l’heure du revival des années 1980, à celle de la célébration des séries « cultes » – cet adjectif semblant désormais systématiquement accolé à toute série télévisée, quelle qu’elle soit – Jean-Michel Ribes transpose donc Palace sur scène. Pour quel résultat ?

On aurait aimé aimer et être emporté, mais on est un peu déçu. Certes, il y a des sketches qui fonctionnent bien et qui déclenchent les rires, comme celui de l’attaque par les terroristes d’une guinguette populaire. Les nouveaux comédiens/danseurs sont à la hauteur et certains comme Philippe Magnan ou Gwendal Marimoutou livrent de très bonnes performances. Visuellement, c’est d’ailleurs très réussi. Les costumes et les décors sont spectaculaires et reproduisent parfaitement ceux de la série originale : le marbre beige veiné, la porte tambour, les grooms en bleu et rouge avec leurs calots minuscules, les soubrettes en bottines et aux nœuds de linon blanc, les lavallières à rayures… on s’y croirait. Si l’on ajoute les chorégraphies bien réglées et les chansons en guise d’intermède, on doit reconnaître que tout, même l’écriture loufoque, est extrêmement fidèle à la série originale. Trop peut-être ? Le résultat manque de surprise et de folie. Est-ce un problème de rythme dû au fait que la scène ne permet pas le montage, contrairement au format télévisuel ? Est-ce le monde et ses codes qui ont changé ? Est-ce nous qui avons vieilli ? Est-ce la faute aux publicités MAAF qui ont éculé l’esthétique de la série ? Jean-Michel Ribes affirme que la pièce plaît beaucoup aux adolescents qui sont séduits par la légèreté trash et l’irrévérence salutaires dans un monde décidément trop lisse. On ne demande qu’à le croire. Il est certain que les inconditionnels seront ravis de ce bain de nostalgie. D’autres, cependant, auront le sentiment de réchauffé. Et est-ce que ça, c’est palace ?

Frédéric Manzini

 

Palace sur scène

De Jean-Michel Ribes et Jean-Marie Gourio

Musique : Germinal Tenas
Arrangements : Gilles Tinayre
Chorégraphie : Stéphane Jarny
Décors : Patrick Dutertre
Costumes : Juliette Chanaud & Patrick Dutertre
Lumières : Laurent Béal
Son : Virgile Hilaire
Maquillage / Coiffure : Maurine Baldassari

Avec (comédiens et danseurs) : Salim Bagayoko, Joséphine de Meaux, Salomé Dienis-Meulien,Mikaël Halimi, Magali Lange, Jocelyn Laurent, Philippe Magnan, Karina Marimon, Gwendal Marimoutou, Coline Omasson, Thibaut Orsoni, Simon Parmentier, Christian Pereira, Alexie Ribes, Rodolphe Sand, Emmanuelle Seguin, Anne-Elodie Sorlin, Alexandra Trovato, Eric Verdin, Philippe Vieux, Ben Akl, Armelle Gerbault