Théâtre de Paris
15 rue Blanche 
75009 Paris 
01 48 74 25 37

Jusqu’au 12 Juillet 2015
Du mardi au samedi à 21h00
Dimanche à 15h00

 

 

Open Space, rien que le titre est prometteur ! On a tous imaginé ou expérimenté ces nouveaux espaces de travail qui conditionnent forcément des comportements différents au bureau. Fini l’intimité, les conversations personnelles, obligation de transparence et surtout de rentabilité ! Partant de ce postulat, l’auteur Mathilda May avait une « autoroute » de situations cocasses devant elle et elle en décrit des savoureuses. Mais, non contente d’exploiter le filon, Mathilda a choisi de complexifier sa pièce en supprimant les dialogues et en les remplaçant par des borborygmes et une bande sonore qui amplifie tous les gestes (se moucher, taper sur un clavier, marcher avec des escarpins etc.).

Côté employés, six spécimens hauts en couleurs, incarnent des personnages pittoresques : une employée sexy, une autre ultra-timide, une troisième névrosée alcoolique, un beau gosse et enfin un rond de cuir qui compte ses crayons. Autour d’eux, gravitent des individus tout aussi caricaturaux, comme un patron tyrannique, une technicienne de surface « à la cool », un dépanneur de machine à café homosexuel etc.

Et, dès le départ, les éclats de rire fusent ! Les situations, facilement identifiables « parlent » aux spectateurs et chacun y trouve son compte. Mention spéciale au passage hilarant consacré à la cabine réservée aux fumeurs ! Les acteurs, bien typés, jouent beaucoup évidemment sur le visuel puisqu’ils n’ont que les intonations de leurs grommellements pour s’exprimer. Si la première demi-heure passe comme une lettre à la poste, on s’inquiète tout de même rapidement sur le temps qui reste à meubler. Le principe est accepté, les personnages sont repérés, les situations balayées, la suite ne risque-t-elle pas d’ennuyer ? Hélas, c’est ce qui se produit, surtout quand le burlesque s’introduit dans la mécanique. S’il faut avouer que la partition est jouée au cordeau et remarquablement mise en scène, le principe finit par lasser car il n’y a pas d’évolution dramaturgique. Trente minutes de borborygmes, ça va, quatre-vingt-dix minutes c’est trop !

Patricia Lacan-Martin

 

Open Space

Conception et mise en scène : Mathilda May

Avec Stéphanie Barreau, Agathe Cemin , Gil Galliot, Gabriel Dermidjian, Emmanuel Jeantet, Dedeine Volk-Leonovitch, Loup-Denis Elion

Musique : Nicolas Montazaud, Mathilda May
Scénographie : Alain Lagarde
Lumière Roberto Venturi assisté d’Odilon Leportier
Costumes : Valérie Adda