ON S’EN FOUT QU’ÇA SOIT BEAU
Théâtre Lucernaire
53 rue Notre-Dame des champs
75006 Paris.
01 45 44 57 34
Jusqu’au 30 janvier 2016
Du mardi au samedi à 21h00
Deux personnages naviguant entre historiens de l’art, commissaires d’exposition, galeristes ou bien encore habitués des vernissages, la coupe à la main, se pâmant sur tout ce qui est accroché au mur, du pire au meilleur, nous accueillent le plus aimablement du monde dans ce lieu qui pourrait être au vu de l’œuvre qui envahit la scène, une salle d’exposition. L’œuvre en question est un enchevêtrement de chaises multicolores, numérotées que nos hôtes nous proposent d’emblée de déstructurer.
C’est ainsi que le public met un pied timide dans le monde très fermé de l’art avec un grand A. Les deux comédiens, excellents au demeurant, nous entraînent de façon clownesque dans une longue narration articulée autour de la présentation d’objets d’art et de tableaux avec la ferme intention de nous laisser dans le questionnement et la perplexité vis-à-vis de cette confrontation des œuvres qu’ils nous présentent dans un mélange des styles et un désordre chronologique tout à fait orchestré.
C’est un spectacle original avec une foultitude d’accessoires, sans doute un peu trop, un spectacle où le public est impliqué et sollicité de façon quasi permanente, un spectacle qui ne ressemble à nul autre, une forme théâtrale de l’absurde, mi conférence mi leçon d’art, un spectacle où il faut entrer impérativement dedans pour ne pas se lasser assez vite du pinceau, de la palette et de la toile. On peut néanmoins retenir de cet étonnant divertissement deux choses fondamentales. Il y a la peinture du dimanche et celle de la semaine et il y a qu’on le veuille ou non le haut art et bas art. J’ai lu que cela s’appelait une écriture de plateau où chaque dévoilement artistique est sujet à questionnements.
Patrick Rouet
On s’en fout qu’ça soit beau
Auteurs et interprètes : Sandrine Baumajs – Rafael Batonnet – Jean-François Maurier.
Mise en scène : Jean-François Maurier.
Lumières : Pierre-Emile Soulié.
Mis en ligne le 13 décembre 2015