Théâtre de l’Atelier
1 place Charles Dullin 
75018 Paris
01 46 06 49 24

À partir du 29 mars
Du mardi au samedi à 21h00
Dimanche 15h00

 

 

C‘est une des pièces les plus célèbres de Pinter, qui fut créée en France sous le titre de C’était hier en 1971 par Jorge Lavelli avec Delphine Seyrig, Françoise Fabian, Jean Rochefort puis plus tard jouée et mise en scène à l’Hébertot par Sami Frey accompagné de Christine Boisson et Carole Bouquet.

Elle nous revient en reprenant son titre originel anglais de Old times.

Un décor sobre et élégant. De la vidéo projetée sur un rideau de tulle avec une succession d’images comme un rêve.

Puis le tulle disparaît dans les airs laissant place en fond de plateau à des images de mer, de plage, de ressac.

Sur la scène, deux personnages discutent tandis qu’un troisième les observe, tourne autour de la pièce sans qu’ils la voient. Comme un fantôme…

Et le drôle de jeu pintérien démarre, dialogues la plupart du temps à deux, dans ce théâtre du souvenir mystérieux où la mémoire recrée un passé qui n’a peut-être pas existé… Un affrontement à fleurets mouchetés courtois et subtil en apparence mais terriblement violent dans le fond, camouflant sous le badinage une impitoyable volonté de domination.

Pas facile de monter du Pinter. L’Amant vu récemment n’avait pas réussi à en exprimer tout le sel.

Ça demande beaucoup d’inventivité, d’originalité. Il y faut des silences habités et une grande rigueur.

Ici, la mise en scène m’a paru un peu trop sage, le jeu pas toujours juste. Si l’élégance naturelle, la retenue et le regard ravageur de Marianne Denicourt font merveille, Adèle Haenel, mal servie par un costume informe, peine à donner du mystère à son personnage, avec une voix souvent trop forte et des gestes lourds et maladroits, elle qu’on vient de voir si solaire au cinéma dans Les Ogres.

Face à elles, Emmanuel Salinger paraît un peu trop en retrait, il est vrai que le rôle de Deeley n’est pas facile à incarner.

Benoît Giros y a ajouté des passages chantés, pas vraiment utiles et surtout un peu trop longs.

J’ai eu du mal à être emporté dans cet univers là, il m’a manqué ce qui fait l’essence même de Pinter, une certaine tension, ce charme étrange et trouble qui nous enserre comme une toile d’araignée.

Nicole Bourbon

 

Old Times

Texte de Harold Pinter
Texte français de Séverine Magois
Mise en scène de Benoit Giros 

Avec Marianne Denicourt, Adèle Haenel et Emmanuel Salinger

Scénographie : Alexandre de Dardel
Lumières : Bertrand Couderc
Son et vidéo : Romain Vuillet
Costumes : Sarah Leterrier
Dramaturgie : Denis Lachaud
Conseiller Musical : Vincent Leterme