Noir destin
Dans
le petit théâtre des Voraces, le décor, original, impressionne, qui occupe pratiquement tout l'espace.
Un
filet recouvre les trois côtés et le haut du plateau, formant une grotte. Dans
ses mailles sont accrochés divers objets se rapportant à l'enfance, vêtements
ou jouets. Au centre, un canapé, un siège côté cour.
Tout
est noir. Un bruit de moteur, un choc : un homme se dresse derrière le
canapé. Une jeune femme entre, blessée, chaussures à la main, le front ensanglanté.
Tout
est en place, le destin est en marche.
Pendant
plus d'une heure, ces deux êtres que rien ne devait réunir, vont s'affronter.
Qui
sont-ils ? Pourquoi le hasard ou le destin les a-t-il fait se rencontrer ?
Elle, est en plein dans la civilisation.
Lui,
vit comme un ermite, de ce qu'il peut trouver au bord de la route, abandonné
par les passagers des voitures qui filent sans s'arrêter à deux pas de chez
lui.
Elle,
rebelle, mordante, sûre d'elle.
Lui,
sarcastique.
Il
va peu à peu lui faire prendre conscience de ce qu'elle est vraiment jusqu'à ce
qu'elle soit prête à rester avec lui, à franchir le pas.
Mais
lui-même, qui est-il ?
Et
elle, est-elle ce qu'elle croit ? N'a-t-elle pas franchi la frontière ?
La
fin surprenante répondra à ces questions.
Frédéric
Juyaux, l'auteur, nous livre là une réflexion fascinante sur la vie, la mort,
la difficulté de prendre des décisions. Mais a-t-on vraiment le choix ?
Le
casting est réussi. Véronique Vicente prête sa blondeur à son personnage à la
fois drôle et émouvant. Jean-Christophe Favre, tout en fragilité et fébrilité, convient parfaitement à ce
rôle.
Pièce
originale, inclassable, Nuit blanche
vous empêchera longtemps de dormir.
Nicole Bourbon
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