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Théâtre des Deux Rêves
5, passage de Thionville
75019 - Paris
01 48 03 49 92
Le vendredi et le samedi à 19 h 30 et le dimanche à 15 h 30 jusqu'au 5 août 2012
Norma Jeane. Marilyn.
Marylin. Norma Jeane.
Une seule personne. Deux êtres.
Pierre Glénat, l'auteur, à partir de différentes sources, imagine le dernier mois de cette dramatique existence. Entre rêves et réalité, il nous raconte avec un talent d'écriture certain la cohabitation forcée entre ces deux personnalités à la fois semblables et si contraires.
Les deux comédiennes, complètement différentes, accentuent encore cette dualité.
Norma Jeane, c'est Sonia Hell, petite, menue, cheveux châtains. Marilyn c'est Luana Kim, blonde, longue, pulpeuse.
Elles vont communiquer, se séparer, se retrouver, sous l'arbitrage du mystérieux homme noir qui vient hanter leurs nuits, subconscient, désir de mort, fatalité. Belle composition de Robert Aburbe, d'une grande justesse.
Mais rien ni personne ne pourra sauver Norma Jeane, vampirisée par l'image qu'elle a construite, ni sa demi-sœur qui ne la comprend pas, – interprétée également par Sonia Hell – ni le psychiatre Ralph Greenson qu'elle avait fini par déstabiliser. Personnage complexe que l'auteur – qui l'incarne également – a du mal à définir complètement, à ressentir, figure qui aurait pu être paternelle mais qui finalement sombre dans une sorte de folie
dans laquelle l'entraîne cette patiente qu'il voudrait tant sauver de ses démons. « Hollywood était la ville des séparations infimes, un univers de séparations fragiles et de toiles peintes.» écrivait avec clairvoyance Fitzgérald.
Luana-Marilyn, sensuelle et voluptueuse, interprète avec glamour entre les scènes quelques-uns des grands succès de la comédienne, « Diamonds Are a Girl's Best Friend », « I Wanna Be Loved by You » « My Heart Belongs to Daddy ».
L'ensemble est attachant avec de belles trouvailles de mise en scène de Rubia Matignon, mais un peu inégal avec des scènes magnifiques qui alternent avec d'autres qui demandent encore à être travaillées.
De luttes en soumissions, de sursauts en abattements, l'histoire se déroule jusqu'à la fin, inéluctable.
Marilyn. Norma Jeane.
Norma Jeane. Marilyn.
Côté jardin, Norma Jeane git inanimée sur son fauteuil, entourée de médicaments et de bouteilles d'alcool.
Côté cour, Marilyn-Luana est debout et fixe l'horizon.
La lumière s'éteint sur cette double image. Qui a gagné ? La petite Norma Jeane, blessée, traumatisée, qui ne parviendra jamais à échapper à ses fantômes, ou l'icône mondialement connue, si belle, souriante, séduisante ? Laquelle survivra dans les mémoires ?
Le combat continue entre elles par-delà la mort, on ne pourra jamais parler de l'une en ignorant l'autre. Double elles sont pour l'éternité.
Norma Marilyn Jeane.
Nicole Bourbon
Norma Jeane
De Pierre Glénat
Avec : Luana Kim, Sonia Hell, Robert Aburbe, Marie-Christine Glénat, Pierre Glénat
Mise en scène : Rubia Matignon
voix off:Sébastien Fontaine
Musique, composition : Luana Kim et Robert Aburbe
Arrangements : Robert Aburbe
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