Théâtre des Variétés.
7, boulevard Montmartre 
75002 Paris
01 42 33 09 92

Jusqu’au 29 novembre
Du mardi au vendredi à 20h00
Samedi à 17h30 et 21h00
Dimanche 16h30

Photo Pascal Ito

Une heure et demie de rires, voilà ce que nous propose la dernière œuvre de Mademoiselle Mergault. Car, même si on l’a connue plus inspirée (l’histoire tient sur un papier à cigarette, avec une  peinture de destins de stars faisant inévitablement penser à Garbo qui aurait pu être plus fouillée), elle maîtrise comme toujours les situations amusantes, avec des trouvailles de répliques du style « Ce trou noir, c’est troublant » qu’elle balance à la perfection usant avec talent de son défaut de langage dont elle se moque faisant d’ailleurs dire à sa partenaire : « Je n’ai pas de leçon de diction à recevoir de vous ».

Les péripéties se déroulent dans un décor très réussi de Bernard Fau, avec une utilisation intelligente de la vidéo permettant un vol en avion ou une promenade à Rome, avec pour chaque plan une prolongation de l’image sur le plateau, belle réalisation, particulièrement la passerelle de la dernière scène. Et qui nous évite aussi les « noirs » intempestifs entre chaque séquence trop fréquemment utilisés actuellement.

Isabelle Mergault est volcanique et hilarante comme toujours, il suffit qu’elle ouvre la bouche et roule ses yeux étonnés pour déclencher les rires.

La surprise vient de Sylvie Vartan qu’on attendait bien sûr au tournant. Eh bien elle ne se défend pas mal du tout. Moi qui ai à peu près son âge, je mesure pleinement le travail accompli, pour une première fois sur les planches avec une présence sur scène ininterrompue et un texte conséquent à retenir. Une belle performance.

Elle se montre convaincante, jouant l’autodérision, même si manque de temps en temps un peu du “lâcher prise” nécessaire, son personnage de Sylvie réapparaissant parfois avec sa voix qui traîne sur les dernières syllabes et cette distance, ce contrôle qu’elle a instauré sur son personnage public, lui donnant un air un peu apprêté. Mais cela convient parfaitement au rôle, Isabelle Mergault lui ayant, fine mouche, concocté un rôle sur mesure.

Et se paie même le luxe d’un clin d’œil à sa célèbre moue boudeuse.

N’oublions pas l’homme de l’histoire, ou plutôt les trois, que Pierre Deny incarne tour à tour avec beaucoup de crédibilité.

Voilà un spectacle joyeux et sympathique, qui, s’il ne révolutionnera pas l’art théâtral, se laisse voir avec plaisir et atteint pleinement son but de divertir et d’amuser le public.

Nicole Bourbon

Ne me regardez pas comme ça

De Isabelle Mergault
Mise en scène : Christophe Duthuron

Avec : Sylvie Vartan, Isabelle Mergault, Pierre Deny

Décor de Bernard Fau
Lumières de Jacques Rouveyrollis
Costumes de Cécile Magnan
Musiques de Yannick Hugnet