Théâtre Hébertot
78bis boulevard des Batignolles
75017 Paris 
01 43 87 23 23

du mardi au samedi à 19h00
Matinée : dimanche 15h00

Photo Lot

Samuel Benchetrit a une écriture fine et sensible, il sait manier les mots et trouver les répliques qui feront mouche.

Il en fait ici encore une fois la démonstration, avec un thème intéressant, qui lui permet de parler avec humour et une belle distance de la mort et de la paternité.

 Pourquoi a-t-il fallu qu’il mette ces talents au service d’une histoire à laquelle il est difficile d’accrocher tellement elle se traîne d’invraisemblances en situations improbables, au rythme mou d’une mise en scène des plus discrètes. Notamment lors du tableau de la salle des fêtes qui n’en finit plus, les personnages dialoguant à deux pour ne pas dire grand-chose tandis que les deux autres attendent patiemment leur tour dans un coin du plateau apparemment sans savoir quoi faire. On est très loin du sketch de Guy Bedos, la drague, à laquelle on ne peut s’empêcher de penser.

Dans les deux rôles principaux, Philippe Magnan, fidèle à ses personnages de grand plutôt placide et Guy Bedos, qui aurait pu apporter un peu de nervosité à l’ensemble. Hélas on l’entend à peine, il marmonne et semble oublier qu’il y a des spectateurs, s’adressant uniquement à son partenaire sur un ton confidentiel alourdi de silences pesants. L’ombre de lui-même. On l’a pourtant vu plus vindicatif et brillant il y a quelques jours à peine sur le petit écran ! Et je suis profondément navrée d’écrire cela, étant admiratrice de l’artiste depuis mon adolescence. La déception n’en est que plus cruelle.

La bonne surprise vient des deux jeunes comédiens qui se partagent tous les autres rôles, Manuel Durand et Audrey Looten, changeant de personnages à vive allure et avec beaucoup de justesse. Ils apportent à chacun de leur passage lumière et énergie.

Jusqu’au final, particulièrement réussi pour le coup, avec nos deux « héros » arrivant comiquement sur notre scène de théâtre, et ces derniers mots prononcés par Audrey Looten avec une superbe conviction, mots écrits par Tchékov dans Oncle Vania : 
« Tu n’as pas connu de joie dans ta vie mais patiente un peu, patiente... Nous nous reposerons, nous nous reposerons ».

Nicole Bourbon

Moins 2

Écrit et mis en scène par Samuel Benchetrit
Assisté de Karine Assathiany

Avec Guy Bedos, Philippe Magnan, Manuel Durand et Audrey Looten

Lumières Pierre Aïm
Costumes Hanna Sjödin