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MARILYN MONROE ENTRETIENS |
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Le Lucernaire
« Quand vous n'appartenez à rien, à personne, comment ne pas vous dire : J'appartiens à tous ceux qui veulent de moi ! » Et, effectivement, elle nous appartient à nous tous cette Marilyn figée pour l'éternité sous l'image de la star blonde si désirée mais si peu, si mal aimée. La comédienne est seule en scène, brune, serrée dans un manteau noir qui laisse voir ses jambes nues, elle est derrière un bureau, éclairée violemment par une lampe. On pense à une scène d'interrogatoire plutôt qu'à une séance de psychanalyse. On est loin de l'image sur papier glacé, c'est plus Norma Jeane que Marilyn qui nous fait face et se dévoile dans un monologue incroyable qui laisse monter l'émotion petit à petit, traversé parfois de pointes d'humour. Les différentes séquences sont séparées brutalement par des noirs violents, évoquant les « Coupez » des plateaux de cinéma. Voix fragile, hésitante, exprimant parfois plus par ses non-dits, regard perdu, battement de cils, Marilyn est bien là même si Stéphanie Marc ne lui ressemble en rien. Il suffit de fermer les yeux et on entend Marilyn, enfant perdue, qui se dévoile par des mots, elle dont toute la vie n'a été qu'image. La dernière séquence est très belle, Marilyn est passée de l'autre côté du miroir, elle est assise, nue, agitée de tremblements, sur une chaise face à un immense panneau où sont reproduits ses portraits tandis que résonnent les sons déchirants d'une musique pop. Norma Jeane a rejoint Marilyn, enfin réconciliées et réunies elles peuvent quitter ce monde qui les a détruites.
Nicole Bourbon
Marilyn Monroe entretiens d'après Michel Schneider Avec : Stéphanie Marc Scénographie et regard Cécile Marc
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