Le Lorrain Fred Tousch commence à se faire une place dans le monde des concepteurs et interprètes de spectacles déjantés : il y a du Alphonse Allais dans son inspiration. Du Allais mélangé à du François Rollin, ce qui n'est pas un hasard puisque Rolin a justement participé (co-écriture et mise en scène) au spectacle dont il est ici question.

Dans un décor maritime doté d'une sorte de structure où trône son greffier-musicien, voici que maître Fendard entre en scène. Avec ses lunettes rondes et son catogan, il porte beau. Il a le geste ample, la parole fluide et cette malice dans l'œil qui nous prouve, s'il était besoin, qu'il ne reculera devant rien pour faire éclater la vérité. Et quelle vérité ! Le mystère de l'antilope à une corne est évoqué avec brio et résolu comme en se jouant. Il passe ensuite au gros du spectacle, à savoir « l'affaire du château de sable ». Attendez-vous à vous embarquer dans un fait-divers aux allures d'épopée, à revivre, entre deux a parte, les détails, circonstances et péripéties de la disparition d'un château de sable construit par une famille désunie (en quête de réconciliation). Le lendemain, le château a disparu : la famille vient donc consulter le célèbre avocat pour qu'il les aide à résoudre l'énigme. Maître Fendard, après avoir épuisé des solutions plus abracadabrantes les unes que les autres, en viendra à démasquer le vrai (enfin la vraie) coupable. N'en disons pas plus, pour ne pas déflorer ce délire que son interprète présente avec tout le sérieux qu'il faut.

Au final, il y aura eu des fautes de français dues aux membres de la famille, des couplets parodiques plutôt bien venus, un appel téléphonique mystérieux. Plus des jeux sur les mots, force trouvailles de texte et les interventions gaguesques de l'huissier. Et surtout un final époustouflant. Bravo à Fred Tousch. Infatigable bateleur des prétoires, héraut du non-sens et de la mauvaise foi, il nous offre un spectacle inclassable… et fort réjouissant.

Gérard Noël

 

Maître Fendard. « On a volé le château de sable. »

Auteur : Fred Tousch.
Co-écriture et mise en scène ! François Rollin.

Avec : Fred Tousch, Laurent Mollat.

Collaboration artistique : Joël Dragutin.
Lumières : Nicolas Gilli
Régie : Baptiste Chevalier Duflot.