LES TROIS DERNIERS JOURS D’UN FACTEUR POILU

Théâtre du Gymnase – Studio Marie Bell
38 boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris
01 42 46 79 79

Jusqu’au 30 novembre 2015
Dimanche à 18h – lundi à 20h

 

Les trois derniers jours d’un facteur poilu loupe 

Sacrifiés de la grande guerre, comme tant d’autres, Roger et Théodore se retrouvent enterrés vivants dans l’abri d’une tranchée qui à force de bombardements s’est effondrée sur eux. L’ironie de cette rencontre c’est qu’elle se fait deux jours avant l’armistice. L’un est facteur, l’autre est un paysan illettré. Ils ont tous les deux connu l’horreur de ce carnage durant quatre ans, pataugeant malgré eux dans le sang et la boue de cette boucherie.

Roger le facteur a une sale blessure à la jambe, la gangrène s’y est installée et ça pue déjà la charogne. Théodore est devenu aveugle depuis qu’il s’est fait gazer. Alors ils vont essayer de s’entraider, de s’épauler et peut-être même survivre à ce dernier mauvais coup du sort.

Gérard Pirodeau, loin de l’image du soldat bravant la mitraille, la baïonnette à la main, raconte dans ce huis clos étouffant, l’histoire de ces deux poilus qui, dans un dernier sursaut, se confient leur vie simple d’avant, se parlent de leur femme et de leurs enfants qu’ils ont laissés là-bas, des réalités de la guerre dont ils sont les acteurs oubliés. Une page d’histoire cruelle, empreinte d’humanité, une chronique sans fard sur la souffrance, la solitude et les vains sacrifices d’une guerre qui n’ont malheureusement servi de leçon à personne.

Au loin on entend sonner les cloches qui annoncent l’armistice et une question qui résonne dans leur tête : Pourquoi ? Une pièce émouvante et forte, interprétée par deux comédiens qui tiennent à merveille leur rôle dans une mise en scène sobre comme le trou dans lequel ils sont enfermés, éclairé par la seule flamme d’une bougie vacillante et coloré d’un air d’accordéon qui entonne comme une douleur « aux larmes citoyens »

Patrick Rouet

 

Les trois derniers jours d’un facteur poilu

Auteur et mise en scène : Gérard Pirodeau assisté de Lily Taïeb.

Avec : Alexis Smolen – Kevyn Diana.

Décors : Dimitri Veau.
Lumières : Virginie Coubes.

 

Mis en ligne le 24 novembre 2015

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