LES RIVAUX
Théâtre Artistic-Athévains
45 rue Richard Lenoir
Paris 75011
Tél : 01 43 56 38 32
Jusqu’au 30 avril 2019.
Les mardis 20h, les mercredis et jeudis 19h, les vendredis 20h30, les samedis 16h30 et 20h30, les dimanches 16h
Théâtre Artistic-Athévains
45 rue Richard Lenoir
Paris 75011
Tél : 01 43 56 38 32
Jusqu’au 30 avril 2019.
Les mardis 20h, les mercredis et jeudis 19h, les vendredis 20h30, les samedis 16h30 et 20h30, les dimanches 16h
Richard Shéridan, dont on connaît surtout "L'École de la médisance" est un auteur du XVIIIème siècle, qui peut faire penser à un Marivaux irlandais. Sa première pièce était "Les rivaux" qu'Anne-Marie Lazarini a la bonne idée de reprendre.
Le prologue dit par un comédien, laisse un peu sur sa faim : trop d'informations, de noms de personnages. On attend quand même, confiant et, dès la première scène, les choses se mettent en place peu à peu. Soit, donc deux jeunes femmes. L'une, Lydia est une amoureuse romanesque qui rêve de prince charmant et d'enlèvement. L'autre, Julia, est amoureuse d'un homme, Faulkland, qui l'a sauvée de la noyade.
Tout a l'air simple. En fait non, puisque Jack Absolute, un capitaine, a pris l'identité d'un certain Beverley... pour mieux charmer sa belle. Faulkland est vraiment très jaloux. Trop. Dans le même temps, pour des raisons financières, le père de Jack, le sévère Sir Anthony Absolute impose à son fils Jack d'épouser... Lydia. Quiproquos, jeux de dupes entre les personnages, Shéridan brouille les pistes, multiplie les intrigues secondaires et crée les personnages inénarrables de Mrs Malaprop (au langage approximatif) du vantard Bob Acres ou de Sir Lucius, étonnante figure d'exalté.
Tout ceci tourne bien : les scènes se succèdent assorties de piques diverses, sur l'image qu'on se faisait à l'époque des femmes, sur l'honneur, sur la paternité...
L'auteur a voulu faire une satire des pièces sentimentales de son époque : c'est pleinement réussi avec, en plus, un parfum de commedia del arte. Personnages bondissants, serviteurs rusés et intéressés, chansons fredonnées, tout y est.
La mise en scène est habile et les décors, de simples toiles peintes qu'on tire et retire fonctionnent bien.
Que dire des comédiens, sinon qu'ils sont tous au diapason : Cédric Colas campe un Jack alternant fougue et repentir (quand son père l'admoneste). Catherine Salviat est plus qu'à son aise en dame multipliant les "cuirs" et "pataquès" : "Il s'exprime à vermeil", par exemple. Le digne Thomas Le Douarec est impérial en Sir Absolute. Et que dire des "mâchoires" dont parlera Labiche, ces personnages caricaturaux mais si humains à qui Bernard Malaterre et Marc Schapira prêtent leur talent. Les comédiennes, Alix Bénézech (Lydia) et Charlotte Durand-Raucher (Julia), sont très bien elles aussi.
Au final, un spectacle qui rend heureux, un spectacle à recommander, donc.
Gérard Noël
Les Rivaux
de Robert Brinsley Sheridan.
Mise en scène : Anne-Marie Lazarini, assistée de Cyril Givort
Décor, peinture : François Cabanat
Costumes : Dominique Bourde
Lumières : François Cabanat et Cyril Givort
Musique : Samuel Sené
Avec : Alix Bénézech, Cédric Colas, Charlotte Durand-Raucher, Puilippe Lebas, Thomas Le Douarec, Bernard Malaterre, Willy Maupetit, Sylvie Pascaud, Catherine Salviat Sociétaire honoraire de la Comédie-Française, Marc Schapira.
Mis en ligne le 7 mars 2019