D'un bond sur la scène, Pierre Palmade vient présenter sa troupe et son spectacle du moment : « Les Municipales ». Depuis cinq ans, il travaille avec des comédiens qu'il a repérés dans les cafés-théâtres et autres petites scènes, et depuis trois ans la troupe se produit avec des pièces de théâtre écrites à partir d'imaginations et d'énergies mises en commun. La politique, l'actualité, explique-t-il, ce n'est pas son truc de les transposer au théâtre, mais c'était sans compter sur les auteurs de sa troupe qui n'ont put résister à l'envie d'aborder – à couteaux tirés – la prochaine échéance politique : nos municipales.

Le lieu : une petite ville de province.

Les personnages : un maire sortant qui, au seuil de sa nouvelle campagne est épinglé pour des dérapages racistes risquant fort de lui coûter son mandat et de faire le jeu de l'extrême-droite. Autour de lui, son équipe municipale se plie en quatre pour lui refaire une santé médiatique.

L'intrigue : la préparation mouvementée de la campagne électorale, pimentée de gaffes du maire aussi bien sur le plan politique que dans sa vie privée. La surprise pour lui, c'est qu'on va lui imposer une jeune colistière musulmane qui, de fil en aiguille, provoquera chez lui une sincère prise de conscience de ses égarements… mais le partage démocratique par les citoyens de la vie municipale y laissera-t-il des plumes ?

C'est drôle, enlevé, comme on dit, porté par des comédiens débordants de fougue, de talent et de volonté de faire rire – une mention spéciale pour Marie Lanchas qui réussit à donner une humanité incroyable à son personnage de maîtresse à emploi fictif et à faire chavirer la caricature – le fil rouge de l'écriture de ce spectacle – dans la tragédie. Ne serait-ce que pour voir à l'œuvre ce mystérieux alliage de talent et de présence qui fait qu'un spectacle, quel qu'il soit, « décolle » quand il est porté par une comédienne de cette trempe, ça vaut vraiment le coup d'aller voir ce spectacle. 

Philippe Loubat-Delranc

 

 

La Troupe à Palmade – Les Municipales

Mise en scène de Pierre Palmade