Théâtre de Menilmontant
15 rue du Retrait
75020 - PARIS
 01 46 36 98 60

Juqu’au vendredi 22 janvier 2016
à 19h30 (sauf le dimanche à 15h)

 

 

Au lever du rideau une fête libertine bat son plein, c’est entraînant et coloré, mais la suite sera moins joyeuse… nous le savons : deux grands experts dans l’art de la séduction vont s’affronter à un jeu sans merci, par définition dangereux. C’est encore l’époque où des aristocrates comme la marquise de Merteuil et son ami et ex amant le vicomte de Valmont ont leur "Cour", l’argent et le pouvoir, et mènent, insouciants, leur danse mondaine. Ces deux prédateurs là en tout cas, sous des apparences respectables, vivent une vie de luxure et de débauche, leur seule véritable occupation étant le libertinage.

L’histoire est connue, où deux sombres artistes de la manipulation ourdissent par vengeance un odieux complot aux dépens d’une innocente jeune fille.

Après maintes péripéties, la situation, déjà compliquée, devient incontrôlable,

La pièce dure trois heures, normal, l’histoire est particulièrement complexe. Il y a quelques longueurs, mais pas d’ennui. Les treize comédiens tiennent bien la route et le fil. Ils donnent toute leur énergie pour nous tenir en haleine. Et cela fonctionne, car ils font vraiment tout pour : ils dansent, ils se dévêtissent (intégralement même pour certains), ils se battent au corps à corps et en duel, et c’est plutôt réussi ! Bon, ils bafouillent aussi un peu, mais avec les changements de décors qu’ils sont obligés de faire eux-mêmes, la concentration en pâtit, sans doute. Les tableaux se succèdent avec pertinence. Avec, entre les scènes, des projections sur grand écran de ce jeu d’échecs maléfique entre la marquise et le vicomte. Ces derniers ont bien les allures inquiétantes et reptiliennes que leur impose la mise en scène, et c’est convaincant. Ce qui l’est moins, c’est le support musical (et sans mentionner les petits soucis de la bande son qui grésille)  : n’étant pas particulièrement fans de Mylène Farmer, nous sommes très sceptiques quant à la nécessité absolue de n’utiliser que les chansons de cette dernière pour "habiller" la pièce…

Enfin, last but not least, un bravo spécial, bien mérité par la ravissante Florence Merle, qui nous a agréablement surpris en interprétant la jeune Cécile avec une justesse, une sincérité et une grâce remarquables !

Luana Kim

 

Les Liaisons dangereuses

D’après : Choderlos de Laclos
Adaptation et mise en scène : Klaudia Lanka

Avec : Fran V., Julien Belon, Geneviève Majecki, Florence Merle, Elaine Storck, Antoine Botta, Claude Rasquin, Thierry Moralès, Kristen Le Liboux, Marie Lou, Szandra Deáky, Amal Nakkache, Stanislas Rodier

Chorégraphies : Aurélie Bruzzese