Théâtre du Nord Ouest
13, rue du faubourg Montmartre
75009 Paris
Tel : 01 47 70 32 75

Jusqu’au 1^er octobre

Septembre : Dimanche 11 – 14h30 / Lundi 12 – 20h45 / Mardi 13 – 20h45 / Samedi 17 – 14h30 / Dimanche 18 – 20h45 / Samedi 24 – 17h / Dimanche 25 – 14h30

Octobre : Lundi 1 – 14h30

 

 Photo Massie

C’est un lieu à part que ce théâtre du Nord-Ouest, un endroit hors du temps, caché au fond d’une cour.

On y pénètre par une immense salle qui sert de billetterie, foyer, bar.

On y trouve un bric-à-brac émouvant, moult fauteuils et canapés avachis et dépareillés, un piano, une carcasse de chaise à porteur, une cage où sautille une perruche. Et partout des affiches de spectacle, Molière, Hugo et autres classiques.

Pour accéder aux gradins, il faut descendre un escalier et traverser le plateau, recouvert d’un vieux tissu qui gondole. Pensée au passage pour les comédiens qui doivent éviter de se prendre les pieds dedans, surtout les comédiennes à hauts talons…

Inutile de préciser qu’on n’y trouve ni rideaux de velours cramoisi, ni ors, ni lustres de cristal.

Mais tel quel, le lieu a une âme et une espèce de charme suranné où l’on croit voir passer les ombres de ceux qui l’ont fréquenté, Édith Piaf y a chanté et y a fait connaître Yves Montand, du temps où c’était un cabaret.

 Depuis 1997, la Compagnie de l’Élan s’y est installée, emmenée par Jean-Luc Jeener qui continue contre vents et marée à y insuffler sa passion, découvrir des talents, favoriser la création.

C’est le cas avec cette jeune troupe qui donne actuellement une version réjouissante des Fourberies de Scapin.

C’est Rémi de Monvel qui assure la mise en scène. Il situe l’action en Italie dans les années 50, après tout Molière ne s’est-il pas inspiré de la Commedia dell’arte?

 Argante et Géronte ont des airs de mafioso, on entend d’ailleurs en introduction la musique du Parrain. Pas de décor mais une utilisation astucieuse de la structure du lieu, avec ses portes et ses escaliers.

La distribution est un peu inégale, deux comédiens dominent l’ensemble et entraînent véritablement leurs partenaires, Gaëtan Delaleu en Sylvestre peureux et influençable à souhait et Geoffrey Lopez, Scapin inhabituel que son allure de dandy et sa voix grave à la Édouard Baer, semblent destiner à jouer davantage les seigneurs que les valets. Dans ce contre emploi, il est tout à fait à son aise livrant une véritable performance de jeu et de fantaisie.

Et comme tout commence et finit par des chansons, le tout se termine au son de Come di de Paolo Conte, en ultime clin d’œil à l’Italie.

Nicole Bourbon

 

Les Fourberies de Scapin

De Molière
Mise en scène Rémi de Monvel

Avec en alternance Mélody Banquet, Daniel Cardoso, Jean-Paul Cessey, Philippe Cordier, Joseph Dekkers, Gaëtan Delaleu, Fabrice Delorme, Charlotte Durand-Raucher, Antoine Fichaux, Cécile Genovese, Pierre Itzkovitch, Marion Le Bihan, Geoffrey Lopez, Clément Naline, Victor O'Byrne,Samantha Samson