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«  Le rôle du théâtre est de constater et d'éclairer des moments historiques pour redonner vie à ceux  dont le rôle fût déterminant dans la sauvegarde de notre liberté ».

Cette introduction du metteur en scène situe clairement le positionnement de ce spectacle hommage à tous ceux qui, sur le front ou dans leurs vies au quotidien, ont pendant cinq années vécu cette sale guerre.

Labellisé par la Mission du centenaire de la Première Guerre Mondiale, « Les coquelicots des tranchées » est donc une large fresque qui nous emmène alternativement du front à l'arrière, de là où survivaient et mouraient souvent les hommes jusqu'au lieu où on recevait l'annonce de cette mort. La gageure scénographique était donc délicate à relever et Xavier Lemaire à réussi à trouver d'habiles solutions pour que le spectateur passe d'un lieu à l'autre tout en fondu sans être le moins du monde dérangé par les manipulations à vue du décor. Ils sont d'ailleurs 12 comédiens et comédiennes à participer tant au jeu bien sûr en incarnant plusieurs personnages qu'aux manipulations. Et on est étonné au salut de finalement les voir si peu nombreux tant l'impression foisonnante est grande pendant la représentation. Là encore, les postiches, costumes et les accents habillement utilisés permettent de ne pas être gêné par cette polyvalence des comédiens.

La force du sujet étant acquise de fait, il fallait un texte à la hauteur du propos. Et c'est encore une grande réussite que d'avoir su mêler le dramatique des combats ou de la vie à l'arrière, à certains passages où on se surprend à sourire et même rire de bon cœur !

L'interprétation est impeccable avec une attention particulière à Bérangère Dautin, sociétaire de la comédie française, dont le caractère de son personnage à la tatie Danielle fait merveille !

La scénographie et les costumes, déjà mentionnés, ainsi que les lumières et la musique sont justement mis au service de ce récit afin de singulariser le suspens et transcender la réincarnation.

À la fin, on est très étonné que deux heures trente de spectacle soient déjà passées car on aurait bien pu rester encore quelques temps avec toutes ces figures d'un autre temps mais pourtant si proches.

« Afin que les coquelicots ne se fanent pas au champ d'honneur » ...

Jean-Michel Beugnet

 

Les coquelicots des tranchées

De Georges-Marie Jolidon

Adaptation et mise en scène Xavier Lemaire

Assistant mise en scène : Quentin Vouaux

Avec :
Bérengère Dautun  Sociétaire De La Comédie Française, Sylvia Bruyant, Christophe Calmel,  Marion Champenois, Eva Dumont, Franck Jouglas, Céline Mauge, Didier Niverd, Manuel Olinger, Thibaud Pinson, Vincent Viotti, Philippe Weissert

Décoratrice : Caroline Mexme
Création Lumières : Didier Brun
Créatrice de costumes : Virginie Houdinière
Combats : Christophe Charrier
Musique : Fred Jaillard –

Régisseur : Jean-Yves Péruchon