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LES APACHES |
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MC 93 Les Apaches, c'était ces jeunes de 20 ans tout au plus, petits truands violents du début des années 1900 . Le style Apache est né plus tard lui, après la première guerre mondiale. Les artistes d'alors, fascinés qu'ils avaient été par ce dandysme de la rue et du crime, réinventent ce style en littérature, cinéma ou music-hall en donnant une vision, ou plutôt une poésie plus ou moins décalée de la réalité. Macha Makeïeff s'est donc appropriée à son tour ce phénomène artistique pour en faire une sorte de déclaration d'amour à tous ces danseurs, chanteurs, acrobates, magiciens et autres transformistes de cette belle époque. Tout en tendresse et émotion , mais aussi en violence assumée et théâtrale, nous sommes promenés dans ce cabaret fantôme, ce cinéma des premières heures, où se succèdent des numéros joués, chantés et dansés. Un tourbillon d'effets scéniques, un mélange de ratages et de grâce surannée, où les références entrevues sont nombreuses toutes autant musicales et cinématographiques que littéraires : Chaplin, Joséphine Baker, Satie, Colette. Les décors et costumes, également signés Macha Makeïeff, sont un reflet, une mise en visuel de toute cette poésie précieuse et populaire. Peu de mot, puisque nous sommes à l'époque du cinéma muet. Ils sont juste présents en plusieurs langues dans les chansons, airs d'opéra, ou sur les cartons de ces films sans voix. L'ensemble des comédiens est au service de cette ronde infernale. Une seule femme présente, la grande guerre ayant pris beaucoup d'hommes. Tous les tableaux sont réglés au millimètre, les corps et les voix sont virtuoses, la nostalgie bienveillante jamais très loin derrière... Alors on resterait bien encore dans ce rêve éveillé, même si on est parfois débordé par ce manège un peu fou mais combien émouvant. Tous ces gens étaient des artistes, des mendiants de la poésie et des affamés de l'âme qu'on aurait bien aimé voir « pour de vrai ». Mais c'est fait grâce à vous Madame...
Jean-Michel Beugnet
Les Apaches Avec Braulio Bandeira, Philippe Borececk, Romuald Bruneau, Nöelie Giraud, Robert Horn, Hervé Lassince, Canaan Marguerite et Aurélien Mussard Mise en scène, décors et costumes : Macha Makeïeff
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