Théâtre de Poche Montparnasse
75, boulevard du Montparnasse 
75006 Paris
01 45 44 50 21

Jusqu’au 7 janvier 2017
Du mardi au samedi à 21h00

Du 10 janvier au 18 février 2017
Du mardi au samedi à 19h00

 

 

Quatre amoureux dans le vent des années 60 arrivent dans la clairière d’une forêt qui pourrait être celle d’Hyde Park puisque l’action se déroule à Londres et non en Grèce comme dans l’œuvre originale de Shakespeare. Le patte d’éléphant blanc, la veste à carreaux cintrée et les cheveux longs et blonds façon Brian Jones de Lysandre contant maladroitement fleurette à Hermia mini habillée dans l’esprit Courrège laisse présager une version déjantée et So British du Songe d’une nuit d’été.

Le pique-nique s’annonce joyeux puisqu’il commence sur un air des Beatles, accompagné à la guitare par un Lysandre particulièrement inspiré. Tout le monde chante a cappella en se passant des brochettes de chamallow mais les amours ne se passent pas aussi bien que l’on pourrait le penser. Démétrius repousse violement les avances d’Helena dont il n’est pas amoureux, ne rêvant que de séduire la belle Hermia aimée aussi de Lysandre. Mais les Pucks, êtres farfelus et malicieux veillent au grain et montent un stratagème risqué pour rendre amoureux Démétrius d’Helena. Une plante magique du bout du monde posée sur une paupière endormie, peut rendre fou d’amour celui ou celle qui au réveil croise le regard d’une créature vivante qui lui apparaît. Bien entendu rien ne se passe comme prévu et la porte est alors ouverte à un festival de quiproquos, de jalousies, de querelles plus drôles les uns que les autres.

Il faut dire que l’on sent grandement dans cette mise en scène, la patte et l’univers musique et cabaret de Shirley et Dino qui ont fait de cette comédie complexe une sorte de jeu de l’amour et du bazar parfaitement maitrisée et orchestrée. Leur fille (Élisa Benizio) qui tient le rôle d’Héléna, flirte parfois avec les mêmes reconnaissables intonations de voix que sa Shirley de maman. C’est bourré de trouvailles et je parle des Pucks, elfes, hilarants maladroits et fourbes, du rythme plus que soutenu, du talent incontestable de ces quatre diables de comédiens, des chansons en live des Kings, des Troggs et des autres, du final très shakespearien où tout le monde meurt un peu par accident. Je ne sais si William Shakespeare se retourne dans sa tombe mais si c’est le cas, c’est sans aucun doute pour se tenir le peu de côtes qui lui reste tellement il doit rire.

Je conseille vivement cette adaptation totalement folle, très enlevée et d’une drôlerie de chaque instant.

Patrick Rouet

 

Les Amoureux de Shakespeare

D’après le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare.
Auteurs: Les Mauvais élèves

Avec : Valérian Béhar-Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy, Antoine Richard.

Mise en scène : Shirley et Dino.
Costumes : Mariette Niquet Rioux.