LE TITRE EST DANS LE COFFRE |
Théâtre de Belleville Vaudeville clownesque nous annonce-t-on en préambule. Le terme n'est pas usurpé. Dès l'entrée nous découvrons sur le plateau ouvert deux symboles du vaudeville : un canapé et une simple porte, toute seule, sans aucun mur pour l'encadrer. Les personnages, costumés et maquillés comme des clowns – superbe travail de Cécilia Lucero – vont sortir un par un de derrière le canapé et dès lors la mécanique est lancée qui ne nous laissera aucun répit, avec moult entrées et sorties par la fameuse porte qui va claquer comme il se doit, et tous les codes du vaudeville utilisés et détournés avec un incroyable savoir-faire, rebondissements à la chaîne et chassés-croisés survitaminés, sauf qu'ici pas de mari, de femme ni d'amant, mais un Monsieur Bertrand qui vient d'hériter d'un coffre dont il n'a pas la clé et qui compte sur son ami Manivel pour l'aider à la trouver. Ajoutez l'inspecteur Target qui deviendra un court instant l'Auteur et le cousin Creum qui viendra s'incruster. Ces quatre-là n'auront de cesse de se contrarier, de se croiser, de s'esquiver, de se tendre des chausse-trappes dans un véritable ballets d'objets ennemis, portant l'art du mime et du clown à son plus haut niveau. Les scènes s'enchaînent, tour à tour comiques avec des chutes très clownesques, d'autres poétiques – très jolie scène d'amour entre un poste de radio et une lampe sur l'air « Nuit d'amour » des Contes d'Hoffmann –, un moment au téléphone très surréaliste et de magnifiques trouvailles comme la scène entièrement jouée sous un angle inhabituel, meubles et personnages renversés. À la fin, le coffre pourra enfin être ouvert et on découvrira enfin ce qu'il contient. Un spectacle de haute voltige apte à séduire petits et grands.
Nicole Bourbon
Le titre est dans le coffre, Vaudeville clownesque Avec : Olivier Blond, Frédéric Lefevre, Fabrice Provansal, Fred Robbe. Conception & mise en scène : Fred Robbe
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