LE CLAN

Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
 01.48.74.25.37

Jusqu’au 22 avril 2017
Du mardi au samedi à 21h00
Samedi 17h00, dimanche 15h00

 

Le Clan loupe 

Le Clan, c’est l’histoire de quatre malfrats, des gangsters à la petite semaine, des bras cassés mais attention tout de même !... des bras cassés capables de descendre quelqu’un sur contrat, moitié idiots mais moitié mafieux.

Une histoire qui ressemble par bien des côtés aux films comiques des années 60, 70 : mi-film noir se déroulant dans le milieu de la pègre, mi comédie flingueur à la Lautner ou à la Gérard Oury.

La recette est la même : des personnages hauts en couleur, un peu bêtes, obtus qui se lancent dans une entreprise illicite, braquage ou autre, des personnages qui parlent fort et s’expriment dans un langage fleuri, émaillé de bons mots, et qui le plus souvent agissent avant de réfléchir.

Nos quatre mafieux corses décident ici de se lancer dans un enlèvement pour renflouer leurs caisses. L’enlèvement d’une personne de valeur pour faire un échange fructueux. L’enlèvement de Sophie Marceau. Pas moins.

Évidemment le coup foire et ils enlèvent à la place de la star… une quelconque jeune femme qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment.

Le début du spectacle est vif, immédiat dans l’action et on perçoit très vite de quel humour il va s’agir : un humour de situation relevé par des répliques assassines et des jeux d’expressions exagérés… tout est tourné vers le rire.

Un rire qui parcoure agréablement les rangs du public qui réagit au taquet aux dialogues qui, sans avoir la classe et l’efficacité des dialogues à la Audiard –mais peut-on rivaliser ? – sont bien troussés et cherchent sans cesse l’humour et les quiproquos verbaux. Le tout rehaussé évidemment par les accents corses des quatre comédiens. Un accent qui renforce la moindre parole équivoque ou tendancieuse et les exagérations toutes méditerranéennes parfaitement bien caricaturées ici. À ce propos, la distribution est parfaite et tous les interprètes - Aurélia Decker comprise, dans le rôle de la jeune femme enlevée par erreur – sont totalement crédibles, des rôles taillés idéalement pour chacun des comédiens, faits sur mesure. Après ces premières représentations, le jeu va devenir moins personnel et les cinq comédiens vont trouver une fluidité qui rendra encore meilleures les saillies vigoureuses qu’ils lancent à longueur de scènes.

Car bien sûr, dans cet univers de machos légèrement attardés, les blagues sont souvent graveleuses et bien en-dessous de la ceinture… mais l’on rit.

La mise en scène d’Éric Fraticelli – qui est également auteur du texte – est dynamique. Elle utilise parfaitement le décor réaliste qui représente une sorte de haute cave, une planque aménagée en résidence discrète. Ce sont des scènes courtes, de plus en plus courtes à mesure que l’action avance, rythmées par des noirs systématiques bien gérés, assez réduits dans le temps pour ne pas gêner mais qui finissent malgré tout par être répétitifs.

Un peu comme l’action qui peine à rebondir : ne reste alors que les bons mots et les échanges verts et fleuris des personnages. Mais l’on a ri de bon cœur, un peu comme à un théâtre de Grand Guignol pour adulte.

Bruno Fougniès

 

Le Clan

Auteur / Metteur en Scène : Éric Fraticelli 

Avec : Denis Braccini, Philippe Corti, Aurélia Decker,  Éric Fraticelli et Jean-François Perrone

 

Mis en ligne le 25 janvier 2017