Théatre de la Bastille,
76 rue de la Roquette
75011 Paris
01 43 57 42 14

Jusqu’au au 16 janvier à 20h00
Du 18 au 29 janvier à 21h00
Relâche les dimanches

 

 Photo © Pierre Volot

Qui se souvient du Cercle de l’Industrie ? un club créé par DSK qui mêlait affaires et politique et qui lui coûta son poste de ministre avec le scandale de la MNEF en 1999, autant dire il y a un siècle !

Histoire oubliée, un scandale chassant l’autre, et qu’un des membres d’Etik TV, Nadir, souhaite traiter à l’antenne.

Mais qu’est-ce qu’Etik TV ?

Une chaîne qui se veut pure et dure, sans les contraintes de l’Audimat, et dont nous assistons à une conférence de rédaction on ne peut plus bordélique.

Car le Collectif « L’avantage du doute » frappe pour la troisième fois et prend pour cible cette fois le monde des médias et cette avalanche d’images qui nous engloutit chaque jour, empêchant sous la profusion et la manipulation toute réflexion. On pense bien sûr à Jean Yanne qui avait fait de même en radio avec « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Et aussi aux débuts du journal « Libé » avant qu’il ne vende son âme à Serge July.

Nous voilà donc entraînés à leur suite dans un tourbillon insensé, où les idées fourmillent, trop peut-être, car dans ce gentil fouillis qui patauge souvent dans les clichés, on peine à tout comprendre.

Mais les bons moments ne manquent pas, – des propos de Mylène Farmer dans Paris Match à un historique des indiens version Buffalo Grill, de la préparation du journal à son tournage en direct qui rappelleront à ceux qui l’ont connue l’époque des radios libres où chacun bricolait son émission avec ses petits moyens dans une improbable pagaille  et un amateurisme pharamineux, des citations de la philosophe Marie-José Mondzain auteur de Homo spectator à la reconstitution hilarante de la scène du Sofitel entre Nafissatou Dialou et DSK (encore lui !)  – on rit beaucoup, l’équipe ayant choisi de traiter ce sujet on ne peut plus sérieux comme une énorme farce, une pantalonnade qui trouve son acmé dans un final complètement barré, oui la télé rend fou !

C’est en tout cas un spectacle réjouissant, plein de fraîcheur, original, interprété avec fougue et naturel par une troupe évidemment motivée, auquel il manque un peu plus de concision pour atteindre une vraie dimension critique plutôt que se contenter d’une joyeuse satire et qui gagnerait en consistance en supprimant quelques séquences inutiles dont une invraisemblable et superflue histoire d’amour.

Nicole Bourbon

 

Le bruit court que nous ne sommes plus en direct

Un spectacle de et avec : Simon Bakhouche, Mélanie Bestel, Judith Davis, Claire Dumas, Nadir Legrand (Collectif l’avantage du doute)

Lumières et régie générale : Wilfried Gourdin
Régisseur Bastille : Bruno Moinard
Collaborations techniques : Kristelle Paré et Thomas Rathier (vidéo), Élisabeth Cerqueira et Elsa Dray-Farges (costumes et accessoires)
Collaboration artistique : Maxence Tual