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L'ASSEMBLÉE DES FEMMES |
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Théâtre de la Tempête. Cartoucherie
Il faut reprendre Aristophane, le rejouer : son actualité nous étonnerait et nous étonne encore, comme la nouvelle mouture de cette « Assemblée des femmes », présentée à la Tempête. On voit assez vite, dans ce décor de bazar ou de décharge, on ne sait pas trop, combien faire entrer une comédienne (en armure de Jeanne d'Arc) venue se plaindre des difficultés à convaincre un DRH que, malgré ses enfants, il faut l'embaucher, à quel point la question est de tous les temps. Passé ce début (qui n'est pas d'Aristophane, bien sûr) on en vient à la pièce. Une femme attend ses copines. Elles ont décidé de se déguiser en hommes (avec barbe et « attributs ») pour prendre la parole à l'Assemblée. Et imposer ce à quoi elles croient. S'ensuivent de savoureuses répétitions. Plus tard, deux hommes, dont un déguisé en femme, pour des raisons que nous apprendrons, commentent ce nouvel ordre, depuis que les femmes ont pris le pouvoir. Finesse et générosité sont les maîtres-mots. Partage général. Économique, mais aussi sexuel, ce que ce joyeux drille d'Aristophane prend plaisir à développer. Bien sûr, il est aussi question de lutte contre la corruption, cette gangrène, de la place de la femme dans la cité : aux fourneaux ou aux responsabilités. On parle d'éradiquer la prostitution, également. Aristophane pointe, dans une autre scène, cette propension qu'ont (qu'auraient ?) les femmes à parler, parler, parler, alors que les hommes seraient plus laconiques. Ces mêmes femmes, d'ailleurs, susceptibles d'entrer en conflits individuels, même et surtout quand une décision collective a été prise. Il fallait un joli courage et une bonne dose d'autodérision à l'adaptatrice et à la metteuse en scène, pour se lancer dans ce travail. Mission accomplie : on rit encore aux blagues de ce bon vieil Aristophane. Mais pas que. Quant à la distribution, cinq femmes et deux hommes, elle est aux petits oignons. Une mention spéciale au truculent Emmanuel Fumeron.
Gérard Noël
L'assemblée des femmes D'après Aristophane. Avec : Louisa Bentoumi, Emmanuel Fumeron, Cécile Lehn, Patrick Paroux, Valérie Puech, Diana Sakalauskaïté et Chantal Trichet. Scénographie et costumes : Goury.
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