Ce sont deux magnifiques comédiens qui font revivre l'histoire de Lacenaire, ce poète assassin, cet assassin poète,  ce petit truand dont on dirait, s'il vivait à notre époque, qu'il sut faire « le buzz » en mettant en scène et de quelle façon, son « suicide ».

Franck Desmedt, qui écrit le texte avec Yvan Bregeon, et qui assure la mise en scène, incarne également Lacenaire. Il en a la beauté, l'élégance du geste, l'insolence, le charisme en un mot.

Frédéric Kneip est successivement Avril, le complice, le procureur, le président du tribunal et Prosper Mérimée.

Il est réellement bluffant, donnant corps à chacun de ces personnages, se métamorphosant par la voix, les intonations, l'attitude.

On est complètement subjugué par cette histoire extraordinaire, par ce personnage hors du commun, par ce mariage contre nature « de la plume et du poignard », comme l'avaient été ses contemporains.

On en oublierait presque que l'on nous raconte là l'histoire d'un criminel et on est quasi admiratif alors qu'on devrait être saisi d'horreur.

Et c'est une vraie réussite pour Franck Desmedt d'avoir su si bien exprimer toute la dualité, la complexité d'un tel personnage qui sut jouer sa propre vie jusqu'à la guillotine.

Nicole Bourbon

 

Lacenaire

Comédie d'Yvan Bregeon et Franck Desmedt

Avec Frédéric Kneip et Franck Desmedt ou Yvon Martin

Création lumière : Charles Gratecap
Régie : Ider Amekhchoun