LA CERISAIE
Théâtre-Studio d’Alfortville
16, rue Marcelin Berthelot
94140 Alfortville
01 43 76 86 56
Jusqu’au 24 mars 2018
Du lundi au samedi à 20h30
Christian Benedetti a entamé en 2011 un projet Tchékhov qui consiste à monter l’intégrale des pièces de l’auteur russe. Voici donc, après La Mouette, Oncle Vania et Les Trois Sœurs, une version à peine retouchée de la Cerisaie déjà chroniquée par Bruno Fougniès. On y retrouve ses mises en scènes dépouillées – à peine quelques meubles et accessoires vintage qui contraste avec les costumes plus contemporains – au rythme soutenu et à l’inquiétude presque permanente, parfois entrecoupée de silences qui renforcent encore la tension dramatique entre les personnages.
Encore que cette Cerisaie ressorte finalement plus insouciante qu’attendue, sans doute grâce à cette accélération du jeu, surtout perceptible dans les premiers actes. Certes, le vieux monde s’écroule, le temps de l’insouciance est irrévocablement passé, et la plus belle propriété du monde va disparaître sous le coup d’un programme immobilier économiquement enfin rentable. Certes, les adieux traînent et l’on a du mal à se quitter et à s’avouer que c’est fini. Mais ce sont ici les sourires et même les rires qui l’emportent longtemps sur la nostalgie. Quand tout est perdu, la vérité des êtres ressort et la scène finale, avec le vieux Firs étendu comme dans son tombeau sous le bruit assourdissant des tronçonneuses, n’en est que plus poignant.
Frédéric Manzini
La Cerisaie
De Tchekhov
Mise en scène Christian Benedetti assisté de Nina Villanova
Lumière : Dominique Fortin
Régie générale : Cyril Chardonnet
Machinerie : Antonio Rodriguez
Gravure sur bois et réalisation du chien : Éric Den Hartog
Sons : Wilfried Wendling
Avec : Brigitte Barilley, Alix Riemer, Hélène Vivies, Philippe Crubézy, Christian Benedetti, Antoine Amblard, Philippe Lebas (en alternance avec Laurent Huon), Lise Quet, Nicolas Buchoux, Hélène Stadnicki, Jean-Pierre Moulin, Christophe Carotenuto
Avec la voix de Jenny Bellay
Mis en ligne le 7 mars 2018