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LA VÉRITABLE HISTOIRE DE MARIA CALLAS |
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Théâtre Dejazet
Pourquoi "La véritable histoire de Maria Callas" alors qu'il n'est rien qu'on ne sache déjà tellement sa vie a été racontée, décortiquée, exposée, de son vivant même ? L'intérêt est ailleurs, dans ce qu'il nous montre de l'envers du décor, des sentiments pas toujours très reluisants qui animent ces icônes qu'on admire mais qui sont simplement des êtres humains avec leurs failles et leurs souffrances. Malgré ses défauts (l'ensemble est assez inégal, balançant du boulevard, – aux répliques pas toujours de très bon goût – à la tragédie grecque dans un curieux mélange de scènes sublimes, de longueurs, de trouvailles géniales et d'autres plus hasardeuses, d'actions répétitives avec un texte pas toujours à la hauteur du sujet),on se laisse porter par une mise en scène inspirée et des artistes parfaits. La scénographie est magnifique, faite de panneaux translucides et d'un podium qui deviennent appartement new-yorkais, coulisses, salle de spectacle, loges, yacht, appartement parisien au gré de jeux de lumière particulièrement réussis. L'interprétation est bluffante avec des comédiens convaincants, Andrea Ferreol, mère abusive, obsédée par la mort d'un fils que Sophie Cecilia Kalo, le vrai nom de La Callas, ne pourra jamais remplacer, Lola Dewaere, qui incarne Maria jeune, crédible bien qu'elle soit nettement moins enveloppée que le modèle, Sophie Carrier, hiératique, hystérique, blessée, Cécile Pallas, une Jackie Kennedy glaciale à souhait, Raymond Acquaviva, le mari, le mentor, l'impresario, touchant dans sa maladresse et Pierre Santini, extraordinaire Onassis plus vrai que nature, drôle et émouvant. Sans oublier Julia Froget, danseuse, qui avec grâce opère les changements de décor pendant que résonne la voix de Callas dans des extraits particulièrement bien choisis. (L'idée n'est pas mauvaise mais devient quand même vite un peu trop attendue.) On parcourt ainsi de scène en scène cette vie faite de gloire publique et de détresse intime pour arriver à la fin que tout le monde connait. Le final est bouleversant, en arrière plan la mère, le mari et la maîtresse dévident un fil telles les Parques, les amants sont enfin réunis dans la mort, la danseuse les recouvre d'un voile telle une colombe déployant ses ailes, tandis que résonne la voix de Callas dans le dernier acte de La Traviata. L'émotion nous gagne et on sait qu'on gardera longtemps ces images imprimées dans notre mémoire. .
Nicole Bourbon
La Véritable Histoire de Maria Callas de Jean-Yves Rogale Avec : Andréa Ferréol, Pierre Santini, Sophie Carrier, Lola Dewaere, Raymond Acquaviva, Cécile Pallas, Julia Froget Scénographie : Jean-Michel Adam
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