LA TEMPÊTE

Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières
75020 Paris
Tél. 01 43 66 01 13

Jusqu'au 26 octobre
Du jeudi au samedi à 19h00
matinée dimanche 15h00

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Mis en ligne le 31 août 2014

La tempête
Photo : GuYom / scenesdunord.fr

Les compagnies Zéfiro théâtre et Les tréteaux de la pleine Lune se sont associées pour nous livrer une superbe version de La tempête, dernière œuvre de Shakespeare, œuvre crépusculaire et testamentaire, somme puissante de son théâtre.

Les metteurs en scène, Ned Grugic – qui signe l'adaptation avec Ariane Bégoin – et Rafael Bianciottto – qui interprète Ariel – ont su rendre tout le merveilleux, la cruauté, le grotesque et la poésie de l'œuvre dans une version resserrée, concentrée autour des principaux personnages, entre réalité et hallucination.

Dès la première scène, nous baignons dans le mystère, la magie, l'illusion. Nous sommes sur une île, l'île de tous les possibles, scénographie dépouillée avec à jardin un ensemble d'improbables instruments de musique soigneusement et très esthétiquement assemblés.

Bruitages, fumées, lumière créent un espace de mirages, un monde surnaturel, celui qu'invente Prospéro livré aux anges et aux démons qui hantent son esprit, sagesse et folie, bonté et cruauté, masculin et féminin, violence et tendresse, vengeance et pardon, autant de figures contraires qui vont se livrer combat dans une violente tempête accompagnée d'un surprenant univers sonore très travaillé, omniprésent, comme un immense coquillage où résonneraient tous les sons, voix et musiques se répondant, se juxtaposant parfois.

Tout concourt à nous emmener hors du temps et de nous-mêmes dans un parcours initiatique, l'île-théâtre devenant le lieu de tous les possibles, où tout s'affronte et s'entremêle, le bien et le mal, le beau et le difforme, l'obéissance et la révolte, le pardon et la vengeance, la mer et la terre, la jeunesse et la vieillesse, l'amour et la haine, comédiens bien dissimilés sous leurs masques et leurs oripeaux, devenant plusieurs personnages, hommes ou pantins ?

Maintenant voilà nos divertissements finis ; nos acteurs, comme je vous l'ai dit d'avance, étaient tous des esprits ; ils se sont fondus en air, en air subtil ; et, pareils à l'édifice sans base de cette vision, se dissoudront aussi les tours qui se perdent dans les nues, les palais somptueux, les temples solennels, notre vaste globe, oui, notre globe lui-même, et tout ce qu'il reçoit de la succession des temps ; et comme s'est évanoui cet appareil mensonger, ils se dissoudront, sans même laisser derrière eux la trace que laisse le nuage emporté par le vent. Nous sommes faits de la vaine substance dont se forment les songes, et notre chétive vie est environnée d'un sommeil. (Acte IV scène 1)

Nicole Bourbon

 

La tempête

de William Shakespeare

Mise en scène Ned Grugic et Rafael Bianciottto
Adaptation Ariane Bégoin et Ned Grujic

Avec Charlotte Andrès, Rafael Bianciotto, Anne-Dominique Défontaines, Christophe Hardy, Francis Ressort et Jean-Luc Priano

Musique Jean-Luc Priano
Masques Alaric Chagnard
Décors et scénographie Danièle Rozier
Costumes Anne Bothuon
Création son Laurent Dujarric
Création Lumière Antonio de Carvalho
Régie Lumière Véronique Guideveaux

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