LA MÉCANIQUE DU HASARD
Espace Pierre Cardin Studio / Théâtre de la Ville
1 avenue Gabriel
75008 Paris
01 42 74 22 77
Jusqu’au 18 novembre 2018
(relâche les 10, 11 et 12 nov)
photo © : Christophe Raynaud de Lage
C'est une histoire qu'on nous raconte, celle d'un jeune homme nommé Stanley Yelnats (vous avez saisi l'astuce ?). Il se retrouve, suite à une "erreur judiciaire" dans un camp de travail. Dures conditions, on le force, lui et ses copains, à creuser des trous...pourquoi ? On ne le saura que bien plus tard.
On nous raconte aussi d'autres histoires, celle de Sam qui embrassa son institutrice, fut surpris et dut s'enfuir. Et en mourut. Et l'histoire du grand-père de Stanley qui faillit épouser une belle jeune fille : elle serait à celui qui amènerait le plus gros cochon. Celui du grand-père était très gros, très très gros, même, quasiment le plus gros mais le grand-père perdit et dut quitter la ville, oubliant sa promesse d'aider une vieille femme à boire l'eau de la rivière qui coule à l'envers (?). Mais il y a une logique dans tout cela : Stanley continue à creuser de trous et trouve un objet oblong...bizarre. On apprendra plus tard qu'il s'agit du capuchon du rouge à lèvres de Kate Barlow (bon sang, mais c'est bien sûr !) une femme qui avait rançonné Stanley, pas lui, son grand-père, mais ils s'appellent tous pareil dans la famille.
Stanley a un copain, un très bon copain un peu limité, qu'on surnomme Zéro. Ils s'enfuisent ensemble et partent à la recherche d'un mystérieux trésor.
C'est une histoire pour ados de Louis Sachar, un succès outre-Atlantique, nous dit-on.
Nous ne révèlerons évidemment pas la fin, mais sachez que tout finit bien et que le frigo, seul élément du décor, joue aussi très bien.
Plus sérieusement, ce sont deux comédiens qui font exister la chose, plus conteurs que comédiens, d'ailleurs, ce qui donne un petit ton répétitif, celui du père ou de la mère qui raconte une histoire, mais une belle histoire, attention ! pour endormir son enfant.
La mise en scène est alerte, on joue davantage sur le rythme, par force, que sur l'émotion, qui ne s'obtient qu'en prenant un peu son temps. Les dialogues entre les personnages sont limités...par force, et pâlissent un peu face à l'omniprésence de la fameuse narration.
C'est dommage, car il y a du rythme. Fiona Chauvin est vive et sensible, bien accordée au talent de Guillaume Fafiotte. Il y a de belles lumières, une bande-son aux petits oignons des idées... et des moments de grâce, ceux, notamment où les deux comédiens jouent en faisant moultes acrobaties du meilleur effet.
Que dire de plus, sinon que le théâtre de la Ville a un peu déménagé à l'Estace Pierre Cardin, dans le 8 ème et que ce spectacle fait partie d'un festival en direction du jeune public, qui y trouvera sans doute son compte.
Gérard Noël
La Mécanique du hasard
D'après Louis Sachar. Adaptation : Catherine Verlaguet
Mise en scène : Olivier Letellier
Assistant : Jonathan Salmon
Avec : Fiona Chauvin, Guillaume Fafiotte
Lumières : Sébastien Revel
Création sonore : Antoine Prost
Scénographie : Colas Reydellet
Costumes : Nadia Léon
Mis en ligne le 8 novembre 2018