LA GARÇONNIÈRE.
Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
01.48.74.25.37
Jusqu’au 3 juin 2017
Du mardi au samedi 20h30
Cette comédie dramatique est l’adaptation théâtrale du film de Billy Wilder (The Apartment) sortie en 1960, succès planétaire qui fut récompensé par une vingtaine de prix, plus prestigieux les uns que les autres. Installer l’histoire de ce film culte sur une scène de théâtre était donc un projet ambitieux et un pari osé. Le résultat est à la hauteur de l’ambition et dès le lever de rideau on est projeté sur la pellicule en noir et blanc d’une Amérique des années 50, celle du rêve américain triomphant, du dieu consommation, du tout-puissant roi dollar et d’une liberté de mœurs toute puritaine, noyée dans les bulles de champagne.
Baxter, sombre employé d’une importante compagnie d’assurances, met, en échange de la promesse de monter en grade plus rapidement, son modeste appartement New-Yorkais à la disposition de ses supérieurs qui pour quelques heures s’abandonnent à l’adultère. Une promotion qui bien sûr tarde à venir. Le grand patron Monsieur Sheldrake apprenant ce petit manège lui demande également de lui prêter l’appartement pour y emmener sa maitresse. Ce qu’ignore Baxter c’est qu’il s’agit d’une liftière Mlle Novack dont il est secrètement amoureux. L’apprenant, il sera confronté à un terrible dilemme : Renoncer à son amour ou sacrifier l’avancée fulgurante de sa carrière.
Aujourd’hui, louer un appartement pour tromper sa femme est chose facile et le thème par lui-même n’aurait plus lieu d’être, il apparaitrait désuet voire sans intérêt mais dans ces années d’après-guerre, dans une Amérique puritaine et sur fond de Maccartisme l’histoire revêt un tout autre sens et la comédie devient dramatique.
Sur scène les moyens déployés pour les décors sont absolument fabuleux. Par la magie d’une scénographie hallucinante tout y est : Les buildings qui avalent leur foule de travailleurs pressés, les ascenseurs qui grimpent en haut des gratte-ciels, les bureaux, les secrétaires, les fêtes et New-York sans oublier l’appartement de Baxter sur la 65ème rue.
Fidèle au personnage magistralement interprété par Jack Lemmon, Guillaume de Tonquedec est absolument parfait dans le rôle. Gauche, attachant, parfois un peu naïf mais d’une justesse toujours bien dosée, il est accompagné par Claire Keim, charmante à souhait dans ses blessures de femme trompée. Une mise en scène magistrale, douze comédiens exceptionnels font de cette garçonnière une pièce qui sans aucun doute sera un des grands succès de cette année.
Patrick Rouet
La Garçonnière
Auteur : Billy Wilder et J.A.L Diamond.
Adaptation : Judith Elmaleh et Gérard Sibleyras.
Mise en scène : José Paul assisté d’Emmanuelle Tachoires et Guillaume Rubeaud
Avec Guillaume de Tonquedec, Claire Keim, Jean-Pierre Lorit, Jacques Fontanel, Benoit Tachoires, Pierre-Olivier Mornas, Muriel Combeau, Sophie le Tellier, Jean-Yves Roan, Bénédicte Dessombz, Grégory Gerreboo, Anne-Sophie Nallino.
Décors : Edouard Laug.
Costumes : Brigitte Faur-Perigou.
Accessoires : Flore Guillemonat.
Lumière : Laurent Beal.
Mis en ligne le 17 février 2017