LA FEMME SILENCIEUSE

Théâtre du Petit Hébertot
78 bis Boulevard des Batignoles
75017  Paris
01 42 93 13 04

Jusqu'au 23 février
Du mercredi au samedi à 20h00
Dimanche à 15h00

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Mis en ligne le 18 janvier 2014

La femme silencieuse

Hiver 1934. Londres. Pluie, éclairs et coups de tonnerre.

Dans un salon, un homme lit en fumant une cigarette.

Cet homme c'est le grand écrivain Stefan Zweig qui a quitté Vienne où Hitler commence à faire parler de lui. Face à la montée du nazisme et à l'avenir sombre qu'il pressent pour son pays, l'auteur a décidé de s'exiler.

La pièce de Monique Esther Rotenberg nous raconte la rencontre entre Zweig et Lotte, qui deviendra sa maîtresse puis sa seconde femme.

Envoyée par Friderike l'épouse de Zweig restée à Vienne, pour lui servir de secrétaire, la jeune fille tombera vite sous le charme de l'auteur tourmenté.

L'écriture de la biographie de Marie Stuart est le prétexte à des dialogues brillants, ciselés, qui permettent de dresser le portrait d'un homme aux prises à ses démons, et qui voit son monde et ses idéaux s'écrouler.

Sous de superbes jeux de lumière, les trois comédiens donnent vie avec une grande crédibilité à ces trois personnages. Pierre- Arnaud Juin incarne un Zweig troublant de ressemblance, Corinne Jaber est véritablement exceptionnelle jouant sur tout un panel d'émotions et Olivia Algazi est une jeune Lotte comme on peut l'imaginer, troublée et troublante.

Pascal Elso a choisi de faire une mise en scène basée sur la chronologie, séparant les espaces temporels par des « noirs » assez brefs pour ne pas être gênants. Sa scène finale est très réussie.

Friderike est dans l'ombre, oubliée, Zweig et Lotte regardent devant eux un avenir qui semble leur sourire.

Et nous spectateurs qui connaissons la fin de l'histoire, on les contemple le cœur serré.

Un très beau spectacle, bien écrit, bien joué, auquel je ne ferai que deux reproches : un décor, qu'on a plus l'habitude de voir dans des pièces de boulevard et cette manie de plus en plus fréquente qu'ont les metteurs en scène de faire fumer leurs interprètes sur scène, déclenchant des toux intempestives aux premiers rangs. Dommage, on frisait le sans faute.

Nicole Bourbon

 

 

La femme silencieuse

Une pièce de: Monique Esther Rotenberg
Mise en scène : Pascal Elso
Assisté de Sonia Sariel

Avec : Pierre-Arnaud Juin, Corinne Jaber et Olivia Algazi