LA DANSE DE MORT
Théâtre La Reine Blanche
2 bis, Passage Ruelle
75018 Paris
01 40 05 06 96
Jusqu’au dimanche 29 Octobre
Du mercredi au samedi à 20h45
le dimanche à 15h30
les jeudis 12 et 19 octobre à 14h30
Peut-on survivre à ses noces d’argent, c’est-à-dire à 25 ans de mariage ? Et si oui, dans quel état ? Tel semble être le sujet de cette pièce pas assez jouée de Strindberg qui met en scène le vieux couple Alice et Edgar, placés dans une forteresse sur une île isolée, engoncés dans leur routine triviale mortifère, se supportant tant bien que mal, se faisant souffrir réciproquement mais incapables de se quitter malgré l’envie qu’ils en éprouvent. Elle le traite de « bouffon inoffensif » mais le sert, il la considère comme une actrice ratée mais a besoin d’elle. Cet équilibre humain mais cruel résistera-t-il à la visite du cousin et vieil ami Kurt ou celui-ci sera-t-il le déclencheur d’un règlement de comptes et d’un bouleversement des rôles ?
Présentée ainsi, la pièce pourrait sembler convenue. Pourtant ce n’est pas tant la pérennité de l’amour qui est interrogé ici – car sans doute ces deux-là ne se sont-ils jamais vraiment aimés, et pas beaucoup moins après 25 ans qu’au début de leur union. La danse de mort touche une dimension supérieure de l’âme et à l’insatisfaction fondamentale de l’être humain au crépuscule de son existence. L’atmosphère est pesante, lourde de regrets comme le sont les rapports humains qui sont dépeints dans un huis clos sous une lumière faible mais chaude. Tout cela serait diabolique si le pire mal n’était jamais que celui qu’on s’inflige à soi-même…
Le metteur en scène Stuart Seide a trouvé ici une pièce tragique, drôle et amère à la hauteur de son amour pour le théâtre de Shakespeare et pour celui de Pinter, à mi-chemin entre les deux mais plus proche du second. Sa direction d’acteur est remarquable, et les excellents comédiens ont toute la présence que leurs rôles exigent d’eux, ce qui n’est pas peu. Une pièce intéressante et une production très convaincante.
Frédéric Manzini
La Danse de mort
D'August Strindberg
Traduction : Terje Sinding
Mise en scène : Stuart Seide
Scénographie : Angeline Croissant
Lumière : Jean-Pascal Pracht
Son : Marc Bretonniére
Costumes : Sophie Schaal
Coiffures et maquillages : Catherine Nicolas
Régie générale : Ladislas Rouge
Assistante mise en scène : Karin Palmieri
Responsable de production : Romain Picolet
Avec : Jean Alibert, Pierre Baux, Karin Palmieri, Hélène Theunissen
Mis en ligne le 29 septembre 2017