LA CANTATRICE CHAUVE
Théâtre Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
30, avenue d’Italie
75013 Paris
01 53 31 13 13
Jusqu’au 10 décembre 2017
Du mardi au samedi à 19h00
Le dimanche à 17h00
Ah, cette cantatrice, si elle n’était pas chauve, elle aurait depuis longtemps les cheveux blancs !
C’est en effet le 11 mai 1950 qu’elle a été représentée pour la première fois au Théâtre des Noctambules par la Compagnie Nicolas Bataille et, depuis, on ne compte plus le nombre de mises en scène qui se sont emparées de cette pièce devenue emblématique, le record étant obtenu avec celle de Nicolas Bataille qui perdure depuis 1957 au théâtre de la Huchette.
Le 13ème Art, le tout nouveau théâtre de la rive gauche, nous offre une nouvelle version de cette pièce décoiffante, celle de Pierre Pradinas, entouré d’une équipe de choc, Romane Bohringer, Thierry Gimenez, Julie Lerat-Gersant, Alienor Marcadé-Séchan, Matthieu Rozé, Stéphane Wojtowicz, pratiquement tous habitués à jouer sous sa direction.
Sur scène, M. et Mme Smith, dans leur salon anglais aux murs, au sol et aux fauteuils décorés d’un motif de papier peint identique so british, débitent des banalités tirées par les cheveux.
Ils seront bientôt rejoints par M. et Mme Martin, tout aussi anglais, avec lesquels ils vont échanger des propos cocasses et absurdes, inspirés à l’auteur par les phrases stéréotypées et vides de sens d’une célèbre méthode d’apprentissage de l’anglais.
L’ennui suinte de ces conversations destinées à meubler le silence mais, fort heureusement, l’arrivée inopinée du Capitaine des Pompiers, qui débarque comme un cheveu sur la soupe, vient rompre la monotonie ambiante.
Le tempo s’accélère lorsque M. et Mme Smith se prennent aux cheveux à propos d’un sujet qui les oppose, Mme Smith soutenant que, lorsqu’on frappe à la porte, il n’y a jamais personne tandis que, pour son époux, il y a toujours quelqu’un.
Puis la bonne s’avise de venir mettre son grain de sel et, petit à petit, l’ambiance s’électrise, la pendule s’affole et perd la boule (à zéro) et la pièce se poursuit à un rythme échevelé pour exploser dans un délire qui frise l’hystérie, où les deux couples s’envoient à la figure des phrases désordonnées et tous les mots qui leur passent par la tête, – chauve qui peut ! – tandis que la lumière s’éteint.
Lorsqu’elle se rallume, on se retrouve comme au début de la pièce, sauf que M. et Mme Martin ont remplacé les Smith dans leur salon.
Les spectateurs, qui n’ont cessé de s’étrangler de rire tout au long de la pièce, applaudissent à tout rompre.
Pour Francis Blanche, les gens qui n’ont pas le sens de l’humour sont chauves au-dedans de la tête.
Eugène Ionesco ne faisait, de toute évidence, pas partie de ces chauves-là.
Élishéva Zonabend
La Cantatrice chauve
D’Eugène Ionesco
Mise en scène : Pierre Pradinas
Scénographie : Orazio Trotta / Simon Pradinas
Assistant à la mise en scène : Aurélien Chaussade
Musique : Christophe « Disco » Mink & the Recyclers
Créatrice costumes : Ariane Viallet
Régisseur général : Olivier Beauchet-Filleau
Régisseur son : Frédéric Bures
Régisseur lumière : Orazio Trotta
Maquillage et coiffure : Catherine Saint Sever
Avec : Romane Bohringer, Thierry Gimenez, Julie Lerat-Gersant, Aliénor Marcadé-Séchan, Stéphan Wojtowicz, Matthieu Rozé
Mis en ligne le 16 novembre 2017